L’euro est tombé à son plus bas niveau en vingt ans hier, un mouvement alimenté par les craintes d’une récession dans la zone euro. La monnaie unique est même descendue jusqu’à 1,028 dollar. Ce matin, la parité est même passée à 1,0268. La flambée des prix du gaz continue et la guerre en Ukraine ne montre aucun signe d’apaisement, renforçant les scénarios les plus pessimistes.
L’inflation dans la Zone a atteint un niveau record de 8,6% en juin, ce qui a incité la Banque centrale européenne à annoncer aux marchés son intention de relever les taux d’intérêt pour la première fois en 11 ans lors de sa réunion programmée pour ce mois de juillet.
Toutefois, les inquiétudes croissantes d’une récession pourraient limiter la capacité de la banque à resserrer sa politique monétaire. Les prix du gaz naturel en Europe ont poursuivi leur hausse, atteignant des sommets jamais vus depuis mars. Les grèves prévues en Norvège sont venues s’ajouter aux craintes du marché concernant les réductions de l’offre russe.
Tous ces facteurs ont convergé pour sanctionner durement l’euro qui a perdu plus de 9% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l’année.
Pendant ce temps, la force du dollar se poursuit, car les investisseurs averses au risque cherchent un refuge sûr, et la Réserve fédérale américaine s’est engagée dans un régime agressif de hausse des taux. Après avoir relevé les taux d’intérêt de référence de 75 points de base en juin, Jérôme Powell a déclaré que la Banque centrale pourrait réitérer le même mouvement prochainement.
L’euro a également baissé légèrement par rapport à la livre sterling pour s’échanger à 0,8595£ hier et a chuté de 1,2% par rapport au yen, lui-même proche de ses plus bas niveaux depuis plusieurs décennies par rapport au billet vert.
Ces mouvements font mal aux pays émergents et à revenus moyens qui souffrent des conséquences de l’appréciation du dollar sur le coût de la dette et de la facture énergétique et alimentaire. La Tunisie en est bien une illustration.