C’est avec une foule d’interrogations lancinantes que l’institut de sondage One to One for Research and Polling a organisé le 4 juillet à Tunis une rencontre afin de présenter les résultats de la cinquième vague de l’Afrobaromètre sur le genre: les femmes et les hommes ont-ils les mêmes droits (travail, leadership politique, héritage…)? Les efforts du gouvernement en ce sens sont-ils suffisants? Quel prix payent les femmes candidates aux élections? Quels enjeux pour notre société…?
Un débat allant au fond de ces questions a été animé par quatre panélistes: Hanene Benzarti, responsable de l’axe violence au ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Séniors; Riadh Zghal, docteure en sociologie; Raja Jabri, présidente de l’association Mourakiboun; et Hela Ouaili, experte statistique du genre auprès du Credif et enseignante à l’Ecole supérieure de la statistique et de l’analyse de l’information.
Selon les résultats présentés, une majorité apprécie la performance gouvernementale dans la promotion de l’égalité des chances, mais réclame encore plus d’efforts en faveur de l’émancipation de la femme tunisienne. Près de 6 personnes sur 10 réclament plus d’actions pour renforcer les droits de la femme. Plus de la moitié attribuent aux hommes la priorité en cas de rareté des emplois rémunérés et renient aux femmes les mêmes droits fonciers au moment où seulement 26% des femmes détiennent un compte bancaire, 19% disposent d’un moyen de transport privé, 13% n’ont pas reçu une éducation formelle…
Les données d’Afrobaromètre suggèrent également la nécessité d’agir sur les mentalités et appellent les décideurs et les parties prenantes à accorder la priorité à la VBG.
Autant dire que les résultats de cette cinquième vague de l’Afrobaromètre sur le genre portent plus de questions que de réponses.