TEDxUniversityofCarthage, la 1ère édition de TEDx du plus grand groupe universitaire public tunisien, s’est déroulée le dimanche 19 juin. Elle a fait intervenir, comme le veut le principe des conférences TED, des personnes inspirantes qui parlent de leur parcours. Mohamed Ali Ben Hadji, directeur général de Le Pro, fait le récit de sa progression et de sa reconversion dans l’événementiel.
Les paliers de la vie
Agé de 49 ans, Mohamed Ali Ben Hadji distingue plusieurs paliers dans sa vie. De 0 à 6 ans, c’est l’âge de l’insouciance. Puis il y a l’étape de 6 à 18 ans, du primaire au baccalauréat. Après un bac technique, il avait le choix entre plusieurs formations. “Mon goût pour l’art m’a amené à suivre une formation en PAO”, déclare-t-il.
Il prend plaisir à ses études, malgré des horaires difficiles. Lors de ses premiers stages, et ses premiers emplois, il travaille énormément. “Après 4 ans d’expérience professionnelle (2 ans sans salaire, 2 ans avec un salaire de 125 TND), je prenais mon kaskrout jelbena (sandwich aux petits pois) et je travaillais”. A savoir que si les études ont duré deux ans et l’expérience professionnelle quatre, Mohamed Ali avait 24 ans en 1997 et percevait moins que le SMIG (144 TND) pour un régime de 40h.
Travailler à son compte
Il a ensuite travaillé pour son propre compte en tant que freelancer. “Le secteur du travail en tant qu’auto-entrepreneur n’était pas aussi encadré à l’époque. Il suffisait de facturer à l’heure. Tout était payé en espèces. Quand j’ai amassé suffisamment d’argent, mon premier investissement était une voiture”, raconte-t-il avec fierté.
Malheureusement, un grave accident de voiture le touche au niveau du dos. “Alors que je rêvais à mes futurs projets, une Isuzu me fonce dessus à 130 km/h et me brise en mille morceaux. Je suis passé à un fil du handicap à vie. Cela m’a remis totalement en question”.
Son corps comme obstacle à son ambition
Le médecin lui a déconseillé de faire du sport pour préserver son dos. Il arrête l’activité physique et prend beaucoup de poids, jusqu’à arriver à 140 kg. Son moral commence à flancher. Il travaille avec plusieurs entreprises renommées et maintient une bonne carrière. Un autre déclic lui vient suite à une montée de colère, qui révèle une hypertension.
Il se rend compte de la situation: “Soit je continuais comme j’étais et c’était la route du diabète, de l’hypertension, des médicaments, soit je me reprenais en main.” Il reprend progressivement le sport, perd du poids et retrouve sa forme physique.
Création d’une entreprise de profilés aluminium
Il fonde Profilés Aluminium, où il souhaite fabriquer des profilés originaux, loin des modèles classiques. Il se rend à un salon d’exposition à Paris pour démarcher de nouveaux clients internationaux. Cela a représenté le premier palier de l’ouverture sur l’étranger. Il arrive à ouvrir en Allemagne, en France et fait les choses à sa manière.
La transition des profilés à l’événementiel se réalise de façon indirecte. Certaines personnes viennent demander conseil à Mohamed Ali pour des événements. Il les oriente vers le type d’événement en fonction du budget et de la cible. Jusqu’à arriver à avoir des vis-à-vis qui viennent uniquement pour le conseil en événementiel.
Il donne ses conseils issus de son expérience: “Je souhaite faire les choses à ma façon et sortir du copier-coller. Travaillez selon la vision que vous avez, et cherchez à faire toujours mieux. Les obstacles et les échecs sont des occasions de se dépasser et d’apprendre. En croyant à ses capacités, et en prenant des risques, on en sort gagnant, soit par une victoire, soit par une leçon”.