La 9e édition des Doctoriales de l’IHEC Carthage se poursuit. Trois intervenants de haut niveau effectuent une présentation au sujet du devenir de la recherche universitaire. Le premier, Nizar Yaiche, PwC Partner et ancien ministre des Finances, traite des nouvelles voies de rapprochement entre la recherche universitaire et le milieu socioéconomique.
Nizar Yaiche : visualiser l’avenir pour faire correspondre recherche actuelle et futur écosystème
Nizar Yaiche explique plusieurs principes concernant la recherche universitaire. Le premier est la situation du monde actuel. Selon lui, nous sommes dans l’ère pré-meta. Par meta, le diminutif de metaverse, Nizar Yaiche explique que le monde est en train de changer à grande vitesse: “La blockchain, le metaverse, l’agritech changent le monde à toute vitesse.
Les pays ayant investi dans la recherche il y a quelques années bénéficient actuellement des avantages de ces investissements. Pour optimiser ses résultats, il faut contextualiser la recherche, notamment le contexte des entreprises et de création des richesses. Nous devons visualiser l’avenir pour que le résultat de plusieurs années de recherche corresponde au futur écosystème. Certains se projettent déjà, comme avec l’achat d’espaces ou d’immobilier dans le metaverse”.
Le monde universitaire et celui de l’entreprise diffèrent à plusieurs niveaux, selon Yaiche. Leurs attentes, leurs besoins, leurs échelles de temps ne sont pas les mêmes. “L’entreprise est sous pression du temps avec les états financiers, les coûts fixes, les investisseurs… Le temps plus court est lié à des deadlines, absentes de la recherche scientifique. L’autre contrainte est l’accès à l’information et la confidentialité. Les entreprises ont peur de rendre publique une information dont les concurrents pourraient bénéficier. Elles se posent la question de la rentabilité de la recherche. Il faut être conscient des barrières pour pouvoir les dépasser.”
La clé de la croissance réside dans le savoir: “Si, demain, nous voulons devenir une plateforme régionale et continentale, c’est grâce au savoir. Cela s’applique aux finances, à la santé, à l’éducation. Il va falloir créer de la richesse grâce à la recherche. Dans la liste des 67 mesures que j’ai proposées au gouvernement en juillet 2020, elles comprenaient l’augmentation du budget consacré à la recherche. Mettons l’enseignement et la recherche au cœur des réformes économiques. Dans certains pays, jusqu’à 2,5% de leur PIB est consacré à la recherche. Allons vers les leapfrogs (sauts de grenouille = accélération rapide du développement)”.