C’est ce qu’a annoncé Nafaa Baccari lors du 1er forum du réseau Pacte Mondial des Nations unies en Tunisie qui s’est tenu le 9 juin à Tunis afin de mobiliser pour la lutte contre le changement climatique, d’encourager l’adhésion aux initiatives, de partager les bonnes pratiques, proposer des ressources et des partenariats.
«Pourquoi les énergies renouvelables? Nous sommes énergétiquement déficitaires depuis 2000, une dégradation de notre indépendance énergétique qui s’est effondrée de 93% en 2010 à 43% en 2020! Il nous faut chercher d’autres solutions transitives au moment où l’Etat a prévu 2,5 milliards de dinars de subventions», atteste Nafaa Baccari, directeur des Energies renouvelables à l’ANME (qui s’exprimait au nom de Fethi Hanchi, DG ANME). Il parlait des voies qui aident à réussir la transition énergétique pour concrétiser la CDN (Contribution déterminée au niveau national) à partir du cas du Plan solaire tunisien. Celui-ci se déploie sur 7 axes: programmes d’accélération de l’efficience énergétique, diversification, renforcement du conventionnel, rationalisation, intégration régionale, développement de nouvelles technologies qui permettent l’intégration massive des énergies vertes.
Il cite les chiffres à atteindre devant les représentants des organismes membres du réseau Pacte Mondial, des partenaires stratégiques (représentants du gouvernement tunisien et d’organismes publics, d’organismes des Nations unies…) et d’autres invités. Le plan tunisien a 3 objectifs: atteindre la part de 30% d’énergies renouvelables, réduire la conso de 30% et le carbone de 45%.
«Nous visons 24% de l’énergie solaire en 2025 et 30% en 2030, mais ces chiffres sont-ils réalistes? Comme tous les pays du Sud méditerranéen, nous ne manquons pas de ressources vertes: alors que le parc total STEG est de 6 gigawatts, le solaire peut nous apporter 900 GW et l’éolien 10GW. L’hydraulique a un potentiel très limité (40 à 45 mégawatts). Un million de m2 de capteurs solaires sont actuellement installés. Le cadre réglementaire permet au secteur privé de produire et de vendre à la STEG et il y a aussi l’autoproduction, le régime d’exportation basé sur la concurrence des prix. Le régime de concession est usité pour la production supérieure à 10 MW pour le solaire et à 30 MW pour l’éolien. Chaque année, un appel à projets est lancé par le ministère. Le plan lancé en 2017 (1 GW) est passé à 1,8 GW. Nous avons reçu des offres de projets très intéressants, pour certains les travaux vont bientôt commencer», souligne-t-il.
Selon Baccari, de nouveaux programmes vont donner une nouvelle impulsion: prosol élec éco, prosol élec social; plus de 270 autorisations ont été accordées pour 40 MW au total, mais les autorisations ne seront plus de mise pour les petits projets de moins d’1 MW. Quant au nouveau plan 2022-25 pour 4184 MW en attente de la validation du gouvernement, son lancement se fera au 3e trimestre 2022. En projet, 500 concessions dans le solaire, 150 dans l’éolien et 70 dans le régime autorisation dans le solaire.