En Tunisie, Mahdia, Monastir, Sfax et Médenine ont été identifiés comme des points chauds prioritaires, tandis que Jendouba, Beja, Ariana, Tunis et Nabeul ont été classés comme points chauds et Bizerte, Ben Arous, Sousse et Gabès comme zones sensibles. C’est ce qui ressort du dernier rapport de la Banque Mondiale au sujet de la pollution marine en Tunisie et au Maroc.
Reconnaissant le besoin urgent de s’attaquer à ce problème, les gouvernements du Maroc et de la Tunisie ont décidé de réaliser un partenariat avec la Banque mondiale pour lutter contre la pollution plastique marine en adoptant des approches d’économie circulaire.
Dans le cadre de la première phase de l’assistance technique “Des zones côtières et marines plus propres et sans plastique en Afrique du Nord”, financée par PROBLUE, les gouvernements ont lancé des initiatives visant à réduire la pollution plastique marine en adoptant des approches d’économie circulaire et créer des économies circulaires pour prévenir et réduire la pollution plastique marine.
Ce rapport résume les expériences du Maroc et de la Tunisie pour lutter contre la pollution plastique marine et pour libérer leur littoral des plastiques (Littoral Sans Plastique, ou LISP) avec la première phase de l’assistance technique de la Banque. Le rapport fait la synthèse de neuf rapports techniques préparés dans le but de communiquer les principaux résultats aux praticiens, notamment aux responsables gouvernementaux, aux chercheurs, aux travailleurs du secteur privé et les citoyens travaillant à la lutte contre la pollution plastique marine.
Dans le cadre des évaluations, le taux de fuite des déchets plastiques vers le milieu marin au Maroc et en Tunisie a été calculé sur la base de la production de déchets plastiques. Les évaluations ont porté sur les macroplastiques dans les déchets ménagers solides provenant de sources terrestres, qui représentent une grande proportion de la consommation totale de plastique dans les deux pays. Les autres sources terrestres, telles que les microplastiques transportés par les eaux usées, n’entraient pas dans le cadre des évaluations.
Dans la lignée de Jambeck et al. (2015), l’étude a utilisé le taux de livraison terre-mer de 30 %. Les résultats ont montré que la quantité de plastiques mal gérés est de 250 KT/
an au Maroc et 55,5 KT/an en Tunisie. La quantité de fuites de plastique dans l’environnement marin est estimée à 75 KT/an au Maroc et à 17 KT/an en Tunisie.
À l’échelle internationale, on estime qu’environ 80 % des déchets plastiques proviennent de sources terrestres, et en particulier de l’agriculture et de la pêche ou des déchets ménagers mal gérés. Si l’on considère les sources terrestres et marines, la quantité potentiellement livrable à la mer est donc de 100 KT/an (80% des sources terrestres et environ 20% des sources marines) au Maroc et 22 KT/an en Tunisie. La différence entre les deux pays
est principalement due à la taille de la population (Maroc : 36,9 millions et Tunisie : 11,7 millions). Il convient également de noter que la quantité de déchets plastiques générés représente près de 55% des plastiques produits au Maroc (680 000 tonnes de plastique vierge importées et 80.000 tonnes recyclées). Aucune donnée récente sur le taux de recyclage des plastiques n’était disponible en Tunisie.
Au total, le Maroc a identifié 71 mesures et 41 projets, et la Tunisie a identifié 84 mesures et 44 projets dans le cadre de leurs plans d’action opérationnels respectifs pour mettre en œuvre les stratégies.
80 % des activités économiques sont concentrées dans les zones côtières, qui fournissent 80 % des hébergements touristiques et représentent une part importante de l’agriculture irriguée.
La tendance au Maroc et en Tunisie va vers une forte augmentation de production et de consommation de plastique, avec une projection de 1,2 million de tonnes et 70 000 tonnes d’importations de plastique respectivement.
Avec l’augmentation de la consommation de plastique, la quantité de déchets plastiques devrait également augmenter. En 2010, la quantité totale de déchets plastiques mal gérés sur le continent africain était de 4,4 Mt. On s’attend à ce que entre 2020 et 2030, le continent africain détiendra environ 164,7 Mt de plastique. Si aucune mesure n’est prise avec des actions tout au long de la chaîne de valeur du plastique, la pollution plastique marine va certainement s’aggraver dans la région.