A l’occasion de la sortie du nouveau numéro du mois de juin de Managers, avec un dossier consacré à la RSE, cet article au sujet de Tunisia88 présente le projet.
Depuis décembre 2021, les entreprises ont désormais un guide publié par la BVMT qui explique la définition et les process de l’investissement RSE en Tunisie. Comme mentionné: «En 2020, 75 % des investisseurs institutionnels intègrent les critères ESG dans leur processus de placement, contre 70% en 2019» (sondage RBC, 2020). Les normes internationales ont changé, et l’investissement RSE est devenu une obligation pour être conforme aux règles en vigueur.
Ce qu’il faut retenir
• La publication par la BVMT du guide de reporting ESG en décembre 2021 a encadré le budget RSE en Tunisie;• Des projets de grande envergure, comme Tunisia 88, peuvent rassembler financements nationaux et internationaux;
• La question de la RSE n’est pas d’avoir le budget, mais de savoir où l’investir.
Alors que les entreprises doivent désormais consacrer une partie de leur budget à la RSE, la question qui se pose est: où investir ce budget? De nombreuses initiatives existent, que ce soit dans l’éducation, l’environnement ou la santé. Mais lorsque les investisseurs choisissent un projet, ils veulent des résultats concrets sur le terrain et l’assurance que cet investissement aura un fort impact et une bonne valeur ajoutée. Dans le cadre de la projection de l’avant-première de “Face the music: the Tunisia 88 story”, Managers a pu discuter de l’importance de la RSE avec deux figures de proue de ce projet.
Radhi Meddeb: toutes les formes de partenariat sont ouvertes et possibles
Radhi Meddeb, président de Tunisia 88, présente le projet sous l’angle de l’investissement RSE: “Il y a aujourd’hui une obligation légale et morale pour les entreprises de développer des programmes RSE. En Tunisie, cela vient des grands groupes internationaux présents ici dans des domaines divers et variés, comme la banque, l’assurance, les activités industrielles, les hydrocarbures… Leurs filiales locales s’inscrivent dans la même démarche internationale de développement RSE que la maison mère”. Selon Radhi Meddeb, Tunisia 88 est un excellent projet où investir, vu sa fiabilité: “Les entreprises ont du mal à développer et identifier les bons programmes pour la RSE. Tunisia 88 peut leur donner l’occasion de participer et de s’acquitter de leurs obligations sociales, administratives et morales. Toutes les formes de partenariat sont ouvertes et possibles. Après avoir réalisé les phases I et II où nous avons créé un club de musique dans chacun des 586 lycées de la République, dans notre phase III, nous essayons de pérenniser tout cela et de faire en sorte que cette expérience s’inscrive dans la durée. Les financements internationaux étant plus difficiles à mobiliser, nous avons besoin des opérateurs tunisiens ou de ceux opérant en Tunisie”.
Peter Prügel: la soutenabilité de Tunisia 88 est visible
Peter Prügel, ambassadeur d’Allemagne en Tunisie, était présent lors de l’avant-première. Le gouvernement allemand a travaillé en coopération avec Tunisia 88 en étant l’investisseur ayant consacré le montant le plus important au projet. “L’Allemagne a été un partenaire du projet Tunisia 88 dès ses débuts. Ils nous ont convaincus d’investir et nous constatons aujourd’hui les résultats, plusieurs années après la création du projet. Plus de 500 clubs ont été créés dans les écoles, sans compter les chœurs polyphoniques. Outre la pure formation musicale, cela a permis l’épanouissement des personnalités des jeunes et a stimulé leur développement personnel”. Après six ans d’existence, Tunisia 88 est maintenant une machine bien huilée, construite de façon à nécessiter peu d’investissement et d’intervention. D’après Prügel: “Il faut assurer la pérennité de ce projet sur le long terme. La soutenabilité de Tunisia 88 est visible: tout ce qui a été investi pour acheter les instruments et former les personnes permet de garantir la continuité. Les anciens élèves sont aujourd’hui des mentors, la structure de Tunisia 88 est plutôt autonome au niveau de la transmission du savoir. Il suffit seulement de fournir de l’encadrement. Maintenant que toutes les structures sont en place, l’investissement financier actuel est minime. L’investisseur, qu’il soit privé ou public, tunisien ou étranger, peut s’engager de façon fiable dans Tunisia 88”.
Une interview de Kimball Gallagher, président de l’initiative International 88, est publiée dans le numéro du mois de juin.