Une conférence de presse a été tenue hier, 31 mai 2022, pour présenter les résultats d’une étude réalisée par l’IFC sur l’employabilité en Tunisie et en Afrique.
Houbeb Ajmi, directrice générale d’Université centrale, co-organisatrice de l’événement, a souligné, dans son allocution d’ouverture, l’importance de la formation professionnelle pour la créativité et la création de richesses. Ajmi a déploré l’incapacité des gouvernements qui se sont succédé durant les dernières années à résoudre la problématique du chômage qui, selon elle, touche principalement les jeunes de 18 à 25 ans.
Ajmi a noté, dans son discours, que “dans nos centres de formation, nous travaillons activement sur ce problème car la transformation économique ne s’opérera pas sans talent et sans ressources humaines”. Résultat: “Trois sur quatre des diplômés issus des centres de formation de l’IMSET trouvent un travail”, a-t-elle ajouté non sans fierté. Et d’ajouter: “30% d’entre eux sont recrutés avant même la fin de leur formation!”.
De son côté, Fethi Sellaouti, ministre de l’éducation, a déploré le fait que 30% des chômeurs en Tunisie sont, en fait, des diplômés de l’enseignement supérieur. Ce chiffre, d’après le ministre, est un signe que “nous n’avons pas su anticiper les problèmes du marché de l’emploi”. Sellaouti a pointé du doigt les méthodes obsolètes de formation pratiquées dans nos institutions, soulignant que “nous continuons à orienter nos étudiants vers des filières où il n’y a pas de travail”.
Comme exemple pour ce décalage entre l’école et la réalité du monde qui l’entoure, le ministre a affirmé que les livres utilisés par les élèves de la section économie n’ont pas été mis à jour depuis les années 2000. “Dans ces livres, les élèves apprennent encore que la Chine est un pays en voie de développement”. Ces livres, selon lui, offrent aux élèves une vision déformée de la réalité.
Pour rectifier le tir, le ministre a indiqué que le programme scolaire doit être modifié et allégé au profit d’activités permettant aux élèves d’acquérir des compétences qui sont demandées sur le marché du travail. Dans ce sens, le ministre a indiqué que la réforme du programme éducatif est en cours et que ces réformes vont permettre plus de flexibilité allant jusqu’à pouvoir être mis à jour tous les ans.
Quant au représentant de l’IFC en Tunisie, Georges Ghorra, il a confirmé le rôle important que peut jouer l’enseignement et la formation professionnelle pour réduire le fossé qui existe entre l’enseignement et l’employabilité.