Le groupe énergétique Eni et Sonatrach ont signé hier un accord pour accélérer le développement des gisements de gaz en Algérie ainsi que de l’hydrogène vert dans le cadre des mesures visant à augmenter les exportations de gaz du pays de l’Afrique du Nord vers l’Italie.
Cette dernière, qui s’est procuré l’an passé environ 40% de ses importations de gaz en provenance de Russie, s’est efforcée de diversifier son approvisionnement énergétique alors que le conflit en Ukraine s’intensifie.
L’Algérie, deuxième fournisseur de gaz de l’Italie l’an dernier, achemine du gaz algérien vers les côtes italiennes depuis 1983 via le gazoduc Transmed qui passe par la Tunisie. L’accord entre l’Algérie et l’Italie profiterait donc à notre pays qui verrait la redevance sur le gaz algérien augmenter au même rythme que les exportations algériennes.
Les volumes de production de gaz attendus des zones couvertes par l’accord sont estimés à environ 3 milliards de mètres cubes par an et contribueront à augmenter la capacité d’exportation de l’Algérie vers l’Italie via le gazoduc Transmed, a déclaré Eni.
La signature fait partie de l’accord conclu par les deux groupes énergétiques en avril, lorsqu’ils ont annoncé qu’ils augmenteraient progressivement les flux de gaz dans le gazoduc à partir de cette année et atteindraient 9 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires par an d’ici 2023-24.
Le protocole d’accord a été signé à Rome par les dirigeants des groupes italien et algérien lors d’une cérémonie en présence du président algérien Abdelmadjid Tebboune et du Premier ministre italien Mario Draghi.
Les exportations de gaz de l’Algérie vers l’Italie ont augmenté l’année dernière, bondissant de 76% à 21 milliards de mètres cubes ― 28% de la consommation globale et deuxième derrière les 29 milliards de m3 du premier fournisseur russe.
L’accord permettra à Sonatrach et Eni d’évaluer le potentiel gazier et les opportunités de développement accéléré sur des champs spécifiques déjà découverts par Sonatrach en Algérie.
Le protocole porte également sur l’évaluation technique et économique d’un projet pilote d’hydrogène vert à Bir Rebaa Nord dans le désert algérien, dans le but d’accompagner la décarbonation de l’usine à gaz BRN exploitée par la joint-venture Sonatrach-Eni GSE.
Eni est la principale entreprise énergétique internationale opérant en Algérie, où elle est présente depuis 1981.