Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord, laissant craindre un début de propagation de cette maladie.
Après le Royaume-Uni, l’Espagne ou le Portugal, les autorités sanitaires françaises ont confirmé vendredi 20 mai un premier cas de cette maladie en Île-de-France. Il s’agit d’un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus. La personne a été prise en charge et, en l’absence de gravité, est isolée à son domicile, d’après les autorités françaises.
La transmission de cette maladie se produit principalement par les particules des gouttelettes respiratoires et nécessite en général un contact face à face prolongé, ce qui expose les membres de la famille des cas évolutifs à un risque infectieux plus grand. Elle peut également survenir par inoculation ou par voie placentaire (orthopoxvirose simienne congénitale). Rien n’autorise à ce jour d’affirmer que la seule transmission interhumaine permette de maintenir l’orthopoxvirose simienne dans la population humaine.
La durée d’incubation (intervalle s’écoulant entre l’infection et l’apparition des symptômes) est en général de 6 à 16 jours mais peut aller de 5 à 21 jours.
L’infection peut être divisée en 2 périodes. La période invasive (0–5 jours) caractérisée par de la fièvre, d’intenses céphalées, une adénopathie (tuméfaction des ganglions), des douleurs dorsales, des myalgies (douleurs musculaires) et une grande asthénie (manque d’énergie). Elle est suivie par la période d’éruption cutanée (dans les 1 à 3 jours suivant l’apparition de la fièvre) avec les différents stades du rash, commençant souvent par le visage puis s’étendant sur les autres parties du corps. Le visage (dans 95% des cas), les paumes des mains et les plantes des pieds (dans 75% des cas) sont les plus touchés. Le rash évolue en une dizaine de jours à partir des maculo-papules (lésions à bases aplaties) vers les vésicules (petites ampoules remplies de liquides), puis les pustules et enfin les croûtes. La disparition complète de ces dernières peut prendre jusqu’à trois semaines.
Le nombre des lésions varie de quelques-unes à plusieurs milliers, touchant la muqueuse buccale (dans 70% des cas), les organes génitaux (30%), les conjonctives (paupières) (20%), ainsi que la cornée (globe oculaire).
Certains patients présentent une adénopathie sévère (tuméfaction des ganglions lymphatiques) avant l’apparition de l’éruption cutanée, ce qui est un signe distinctif de l’orthopoxvirose simienne par rapport à d’autres maladies comparables.
L’orthopoxvirose simienne guérit en général spontanément et les symptômes durent de 14 à 21 jours. Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l’ampleur de l’exposition au virus, à l’état de santé du patient et à la gravité des complications.
Y a-t-il un vaccin et un médicament contre cette maladie?
Il n’existe pas de traitements ou de vaccins spécifiques contre l’orthopoxvirose simienne, mais on peut endiguer les flambées. Il a été prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% pour la prévention de l’orthopoxvirose simienne mais le vaccin n’est plus disponible pour le grand public après l’arrêt de sa fabrication suite à l’éradication mondiale de la variole.
Néanmoins, des antécédents de vaccination antivariolique entraînent probablement une évolution plus bénigne de la maladie.
Comment se protéger contre la variole du singe?
Au cours des flambées de variole du singe chez l’homme, le facteur de risque le plus important est le contact rapproché avec d’autres patients. En l’absence de traitement ou de vaccin spécifique, le seul moyen de réduire le nombre des infections chez l’être humain est de le sensibiliser aux facteurs de risque et de lui indiquer les mesures à prendre pour réduire l’exposition au virus. Les mesures de surveillance et l’identification rapide des nouveaux cas sont cruciales pour endiguer les flambées.
Les efforts pour éviter la transmission dans les régions d’endémie ont pour but, premièrement, d’éviter tout contact avec les rongeurs et les primates et, deuxièmement, de limiter l’exposition directe au sang et à la viande, ainsi que de cuire soigneusement ces aliments avant de les consommer. Il faut porter des gants et d’autres vêtements de protection pour manipuler des animaux malades ou leurs tissus infectés, ainsi que pendant les opérations d’abattage.
Pour la réduction du risque de transmission interhumaine, l’OMS conseille d’éviter tout contact physique rapproché avec des sujets infectés ou des matières contaminées. Il faut porter des gants et un équipement de protection pour soigner des malades et se laver régulièrement les mains après s’être occupé d’eux ou leur avoir rendu visite. On recommande l’isolement des patients soit à leur domicile, soit dans un établissement de santé.