Des analyses menées par l’OCDE à partir des données sectorielles tunisiennes révèlent qu’une réduction de 50% des droits de douane sur les intrants augmenterait d’environ 10% la productivité du travail mesurée par la valeur ajoutée par travailleur. Ces gains de productivité stimuleraient, d’après une étude réalisée par les experts de l’organisme, les exportations des entreprises de plus de 25%. Les entreprises offshores sont exemptées de droits de douane et donc cette réduction n’aurait que peu d’effet sur leurs exportations.
Pour les entreprises axées sur le marché local, la disponibilité d’intrants et de biens d’équipement moins chers et de meilleure qualité entraînerait des gains de productivité et une compétitivité accrue, conditions indispensables d’une progression des salaires réels. Selon les experts de l’OCDE, de nombreux producteurs nationaux de produits intermédiaires réagiraient au renforcement de la concurrence étrangère en modernisant leurs processus de production et en améliorant leurs produits, et seuls les moins productifs perdraient des parts de marché.
En outre, “il est démontré que l’augmentation des activités d’importation des entreprises peut contribuer à la création de réseaux à l’étranger et à l’acquisition de connaissances sur les marchés extérieurs, facteur fondamental pour accroître les exportations”, lit-on dans le document qui a été publié récemment.
L’ouverture aux échanges commerciaux, ont souligné les auteurs du rapport, apportera des gains de productivité, d’emplois et de salaires à long terme.
Dans l’industrie agroalimentaire, où les droits de douane et les mesures non tarifaires sont relativement contraignants, l’allocation des ressources entre entreprises n’explique que 5% de la productivité sectorielle moyenne qui est beaucoup plus faible que dans l’industrie métallurgique. Autrement dit, dans la fabrication des produits alimentaires, les ressources sont bloquées dans des entreprises à faible productivité, alors qu’elles pourraient être utilisées dans des entreprises plus productives.
Les simulations effectuées par les auteurs de cette étude montrent qu’une réduction de 50% des droits de douane et des mesures non tarifaires entraînerait une expansion de la production et de l’emploi dans les secteurs des équipements électroniques, de l’automobile, de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
Cependant, l’étude prévient que cette ouverture entraînerait probablement une baisse de la production de céréales, vu que cette filière “n’a pas d’avantage comparatif”.