Depuis le début de l’année, nous vivons au rythme de l’évolution de la dette souveraine. Il y a eu diverses opérations, entre émissions de bons du Trésor et d’obligations et échange de titres. La question est de savoir à quel stade nous sommes aujourd’hui après tous ces mouvements.
Dans la loi de finances 2022, la dette interne locale additionnelle brute, sous ses différentes formes, serait de 7 331 MTND. Nous allons boucler prochainement le cinquième mois de l’année, et l’image commence à s’éclaircir.
Actuellement, l’encours de la dette publique s’élève à 23 525 MTND, composé de 16 871 MTND de BTA, de 4 222 MTND de BTC et de 2 432 MTND de différentes tranches des emprunts nationaux. Fin 2021, cet encours était de 22 055 MTND. L’endettement net s’élève donc à 1 470 MTND. Si nous tenons compte des remboursements prévus pour l’année 2022, et qui sont de l’ordre de 5 743 MTND, nous constatons que nous avons quasiment atteint les limites prévues.
Il nous reste encore 1 405 MTND de remboursements de BTC et 895 MTND de BTA. L’histoire récente nous a montré que cela passera par de nouvelles adjudications pour couvrir ces montants, ce qui signifie que l’encours restera stable et devrait s’alourdir, car le rythme des émissions devrait s’intensifier vers la fin de l’année. Il ne faut pas oublier les autres tranches de l’emprunt national 2022, qui seront lancées dans les mois à venir, outre les sorties mensuelles récurrentes de BTA.
Par ailleurs, plus le rythme des financements extérieurs est long, plus l’endettement local sera plus important pour combler une partie du déficit budgétaire. Les statistiques ont montré que le principal facteur d’aggravation de la dette sur les deux dernières années était le trou budgétaire.
Le plus inquiétant dans cette histoire, c’est que cet endettement n’est pas productif. On accumule des prêts plutôt pour l’inflation. Ce cercle vicieux va se terminer par une augmentation des taux d’intérêt, une réticence à l’investissement et une moindre croissance économique. La capacité de l’Etat à générer des recettes fiscales va donc baisser, et cela sera compensé par une pression fiscale plus élevée et de nouvelles dettes souveraines. Le bout du tunnel est encore loin tant que les bonnes décisions ne sont pas encore prises.