Alors que le pays navigue à vue dans une crise économique qui semble ne plus en finir, les dernières études économiques de l’OCDE donnent un nouveau coup à l’analyse de la situation. Dans le rapport du mois d’avril 2022, la Banque centrale de Tunisie est comparée en termes d’indépendance à d’autres banques centrales des pays de l’OCDE. Le tableau la place bonne dernière, avec un indice d’indépendance de 0,266. Les autres pays du tableau sont la République tchèque (0,600), la Lituanie (0,700) et la Colombie (0,800).
Dans ce même rapports, les experts justifient ce manque d’indépendance par plusieurs facteurs: “La BCT – dont le degré d’indépendance est inférieur aux banques centrales d’autres pays de l’OCDE, surtout en ce qui concerne les nominations au conseil de politique monétaire – pourrait notamment communiquer ses objectifs d’inflation à moyen terme afin d’aider les marchés à comprendre la trajectoire de désinflation visée. Elle pourrait aussi présenter à l’avance le calendrier annuel de ses réunions de politique monétaire”.
Le rapport ajoute quelques informations supplémentaires: “La politique monétaire ne permet pas toutefois à elle seule de pallier les faiblesses structurelles qui nuisent à l’économie tunisienne et engendrent des déséquilibres à long terme. Compte tenu de l’ampleur de l’encours de la dette et du poids des titres souverains dans les bilans des banques, tout accroissement des tensions inflationnistes exigeant un relèvement des taux d’intérêt pourrait affecter la stabilité financière”.