Malgré la conjoncture mondiale et le contexte économique national, l’Union Internationale des Banques a réussi, en 2021, à tirer son épingle du jeu. Lors de son assemblée générale ordinaire tenue le 29 avril 2022 à Tunis, la banque a présenté des indicateurs teintés du vert: une croissance de 3.6% du produit d’exploitation bancaire à 686.4 millions de dinars, un PNB de 443 MTND en hausse de 10.1% et un résultat net qui a atteint 81.4 en progression de … 32%!
“Malgré la crise, nos engagements sont globalement sains avec une part des engagements bruts non performants dans le total des engagements de l’UIB avoisinant les 8%”, a indiqué Kamel Néji, président du conseil d’administration, lors de son allocution d’ouverture de l’AGO. “Point également important, notre portefeuille de créances à la clientèle ne contient aucune concentration qui exposerait l’UIB à un risque financier significatif”, a-t-il ajouté.
Néji a également rappelé que l’exposition de la banque aux salariés à statut précaire est faible et que “notre exposition aux secteurs les plus touchés par la crise ne représente que 2.2% de nos engagements bruts”.
Le président du conseil d’administration a ajouté qu’à la suite des analyses issues de stress test, la banque centrale de Tunisie a pu relever que l’UIB est robuste et capable de surmonter le plus sévère des scénarii et faire face à d’éventuelles détériorations des perspectives économiques liées à la crise actuelle. Ce diagnostic, a-t-il ajouté, “est renforcé par nos indicateurs d’activités au premier trimestre. Le PNB est en croissance de 9% environ et ce malgré le recul des crédits. Les charges opératoires sont orientées à la baisse et le coût du risque ressemble à ce qui était prévu”
Néji a également souligné que les états financiers individuels de la banque “font ressortir des capitaux propres positifs de 742.5 millions de dinars, y compris un résultat bénéficiaire de l’exercice s’élevant à 81 369 KTND en progression de 32%”. Et d’ajouter: “Ce résultat aurait dû être meilleur sans l’impact découlant, d’abord, de la constitution de nouvelles provisions collectives, ensuite, de la baisse à deux reprises du taux d’intérêt directeur de la BCT en 2020 et enfin de la comptabilisation de charges – à caractère non récurrent – liées notamment à la révision de l’indemnité de fin de carrière suite à l’accord signé entre l’APTBEF et la Fédération des banques et des établissements financiers relevant de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) passant de 6 mois à 12 mois”.
En dépit de ce contexte, le président du conseil d’administration de l’UIB a indiqué que le retour sur investissement sous forme de ROE est de 11.4% en 2021 “et reste sur un étiage supérieur à celui des placements jugés les moins risqués comme les obligations d’Etat”.
Concernant les perspectives de la banque pour les années à venir, Kamel Néji a indiqué que l’UIB “a besoin d’un business-model encore plus créateur de richesse”. Et d’expliquer que “notre stratégie 2022–2025 s’appuiera sur une vision et une ambition alliant le principe de rattrapage et le principe de précaution”. Ce modèle est, d’après lui, “en gestation” et il vise à créer “un meilleur équilibre entre la Banque de détail et la Banque d’Entreprise”.
Ainsi, et malgré la forte tendance digitale, Néji a indiqué qu’il paraît “difficile” que le tout digital soit un modèle viable. “L’UIB n’a pas vocation à être ― dans un avenir proche ― une banque totalement dématérialisée et automatisée”, a-t-il affirmé. Cela dit, Néji affirme que l’ambition de l’UIB est de “pouvoir avancer dans la digitalisation de la chaîne de traitement mais aussi dans la désintermédiation des opérations courantes à faible valeur ajoutée”. L’objectif est, selon lui, de mieux positionner les collaborateurs de la banque sur des activités “à forte valeur ajoutée”.
“Nous allons, en conséquence, continuer à investir dans l’humain, comme dans le digital”, a affirmé Néji.