Alors que les Tunisiens dégustent leur brik quotidien à l’iftar, en allant faire les courses, le constat est clair. Les oeufs ont énormément augmenté au niveau des prix, jusqu’à même arriver quelquefois à la pénurie. D’après l’Institut national de la statistique, en mars 2022, les prix de l’alimentation augmentent de 8,7% sur un an. Cette hausse provient principalement de l’augmentation des prix des œufs de 22,2%.
Egalement, pour tout ce qui est viande de volaille et dérivés, le prix des volailles a augmenté de 14,1% en un an. Déjà, le prix de la viande rouge et du poisson est devenu très cher, voire inaccessible pour certains. C’est pour cela que la volaille et ses dérivés sont devenus un recours simple et pratique pour beaucoup. Or, même le prix de ces denrées est devenu très cher. Pourquoi une telle augmentation?
Les oeufs sont fournis sur tout le territoire tunisien et il y a une surveillance des prix
Brahim Nefzaoui, président de la chambre nationale du commerce en détail de la viande de volaille, relevant de l’UTICA, explique que la crise de la volaille remonte au mois de décembre 2021: “La crise existait déjà à ce moment-là, avant les fêtes de fin d’année. Elle aurait été créée par certains pour affamer le peuple tunisien. Les oeufs sont vendus chez les producteurs à 245 millimes/pièce. Le grossiste prend une marge de 15 millimes et le commerçant cette même marge, ce qui arrive à un prix de vente théorique de 275 millimes/pièce au consommateur. Or, avec le prix de l’emballage, l’oeuf revient jusqu’à 420 millimes/pièce.”
“Notre chambre a oeuvré, grâce à plusieurs contacts avec les producteurs et les transformateurs, à fournir les produits qu’il faut aux Tunisiens”, a-t-il affirmé. “Maintenant, nous avons réussi à faire en sorte qu’il y ait des oeufs et de la volaille partout, grâce à un suivi des quantités suffisantes disponibles sur le marché. Lorsqu’il y a un manque quelque part, nous nous organisons pour le combler”.
“Le prix des quatre oeufs non emballés à 1100 millimes est une infraction. Les oeufs ont un prix fixe et c’est pour cela que le ministère oeuvre à maintenir cette uniformité des prix”, a-t-il déclaré.
“Le poulet est fourni en quantité, et nous travaillons à la régulation des prix”
En ce qui concerne le poulet, Brahim Nefzaoui agit pour que chacun ait du poulet disponible là où il est, à un prix raisonnable. “Le poulet est fixé au prix public de 7250 millimes l’unité. Chaque année, pour Ramadan, nous travaillons à rendre le poulet disponible et accessible, quitte à aller jusqu’à baisser la marge de 20 à 10%. Nous sommes indépendants, nous ne sommes affiliés à aucun parti politique. Or, l’escalope a atteint jusqu’à 18,700 dt le kilo en grande surface. Notre partenaire, le ministère du Commerce, s’investit pour la régulation de ces prix excessifs.”
Nefzaoui prévient contre le marché parallèle: “Nous ne sommes pas responsables des prix des abattoirs anarchiques et des marchés parallèles. Il est important de se fournir auprès des points de vente officiels, tels que les marchés municipaux. En effet, c’est seulement dans ces points de vente-là qu’il y a une surveillance sanitaire et vétérinaire sur les produits. Egalement, chaque consommateur doit être vigilant par rapport aux prix des denrées qu’il achète. Le marché central, par exemple, propose des prix corrects, avec des produits de bonne qualité.”