Kristalina Georgieva a insisté sur l’urgence d’une restructuration de la dette de la Tunisie lors d’une interview accordée hier. Mais il semble que la Banque centrale de Tunisie ne partage pas l’avis de la présidente du FMI.
D’après un investisseur américain qui a participé à une réunion avec des responsables de la BCT, ces derniers ont insisté sur le fait qu’un accord de sauvetage économique conclu avec le Fonds monétaire international n’inclura pas la restructuration de la dette internationale du pays.
La réunion a été organisée la semaine dernière ― soit bien avant les déclarations de la présidente du FMI ― par Bank of America et a vu la participation de plusieurs investisseurs qui ont investi dans la dette de la Tunisie.
L’investisseur en question, Brad Wickens, est un associé fondateur du fonds Broad Reach Investment Management, basé à Londres, qui a investi dans la dette tunisienne.
“La Banque centrale a été très claire lors d’un appel avec un grand nombre d’investisseurs que tout programme n’inclurait pas de restructuration de la dette”, a-t-il déclaré dans un rapport publié récemment par Bloomberg. “Une restructuration de la dette pour un petit montant d’euro-obligations n’améliorerait pas du tout la situation”, a-t-il ajouté.
La dette de la Tunisie a chuté, la prime de risque ayant dépassé un record de 2% le 29 mars, alors que la guerre en Ukraine provoque de nouvelles tensions sur les prix des denrées alimentaires et de l’énergie.