Après des semaines de troubles, le Sri Lanka a annoncé mardi qu’il ferait défaut sur la totalité de sa dette extérieure dont la valeur est de 51 milliards de dollars. L’annonce a été faite après que le pays a rapporté un manque de devises pour ses importations.
Colombo a qualifié cette décision de “dernier recours”.
Le pays est aux prises avec son pire ralentissement économique depuis l’Indépendance, avec des coupures de courant régulières et de graves pénuries de nourriture et de carburant.
Les agences de notation internationales avaient dégradé le Sri Lanka l’année dernière, empêchant ainsi le pays d’accéder aux marchés de capitaux étrangers pour lever des crédits indispensables pour financer les importations. En décembre dernier, par exemple, Fitch Ratings a revu à la baisse la note souveraine de l’île qui passe de CCC à CC.
Le ministère sri-lankais des Finances a déclaré dans un communiqué que les créanciers, y compris les gouvernements étrangers, étaient libres de capitaliser les paiements d’intérêts qui leur étaient dus à partir de mardi ou d’opter pour un remboursement en roupies sri-lankaises.
Il a ajouté que le défaut de paiement immédiat visait à assurer “un traitement juste et équitable de tous les créanciers” alors que le pays s’apprête à entamer un programme de redressement assisté par le Fonds monétaire international.
La crise a provoqué une misère généralisée pour les 22 millions d’habitants du Sri Lanka et a conduit à des semaines de manifestations anti-gouvernementales. Le Sri Lanka avait demandé un allégement de la dette à l’Inde et à la Chine, mais les deux pays ont plutôt offert davantage de lignes de crédit pour leur acheter des produits de base.