Le 18 mars dernier, une conférence a été organisée au siège de la BVMT pour présenter les résultats d’une étude sur l’établissement d’un marché tunisien des produits de base. Ce marché, baptisé Tunisia Commodities Exchange, devrait voir le jour dans les 12 mois à venir.
Après la présentation des grandes lignes de ce projet, Béchir Trabelsi, directeur de la gestion des réserves et des marchés à la BCT, a fait une lecture critique de l’étude en question. “À la Banque centrale, on aime beaucoup les marchés et on aime beaucoup voir la vérité des prix; un élément fondamental pour le bon fonctionnement de l’économie”, a indiqué le responsable. Et d’ajouter: “La Banque centrale va certainement avoir une position d’appui notamment sur le plan réglementaire, des circulaires, et toutes les dispositions nécessaires pour que cette initiative puisse aboutir”.
Cela dit, Trabelsi a souligné que sa lecture critique de l’étude ne vise pas à remettre en cause le projet, mais à “l’améliorer et améliorer son approche conceptuelle”.
L’interlocuteur a affirmé dans son intervention que ce marché va apporter de la transparence en termes de formation de prix et d’accessibilité de l’information. Cela va également permettre de mettre en place un processus transactionnel fluide et sécurisé. “Le marché va aussi permettre d’inventer des instruments pour gérer les risques associés au sous-jacent”, a-t-il affirmé.
Ainsi, le DG à la BCT estime que la Bourse des commodities, si elle voit le jour, va certainement “contribuer à la promotion de l’activité du secteur oléicole en termes de promotion de l’exportation, de standardisation de tout le process et de la chaîne de valeur pour assurer un processus normatif de la qualité”.
Mais pour que ce marché trouve le succès escompté, Trabelsi a souligné l’importance de mettre en place les conditions nécessaires à son bon fonctionnement, notamment en termes de volume et de profondeur. “La question n’est pas uniquement celle de rencontre de personnes pour s’échanger certaines informations”, a indiqué le speaker. “Le prix doit émaner d’un processus transactionnel”, a expliqué le responsable. “Et pour avoir suffisamment d’espace transactionnel, il faut qu’il y ait une masse critique de volume de transactions et une masse critique d’intervenants”, a-t-il ajouté.
D’après le speaker, un nombre important d’intervenants est la clé de la réussite de ce TCE parce qu’il permet d’assurer la continuité dans le temps des échanges et d’avoir “les différents profils et positions”.
Également sur la question du prix, l’expert a évoqué la question de l’influence du prix référentiel sur le marché international “qui se fixe ailleurs et sur lequel nous n’avons aucune prise”. Trabelsi déplore que l’étude ne parle pas de l’imbrication de ce prix qui peut être une référence de formation de prix ou un biais pour les processus de formation de prix en interne.
Quant à la question de la continuité et de l’impact de la cyclicité des deux produits qui composent le marché, ie l’huile d’olive et les dattes, Trabelsi a indiqué que ce point ne représente certainement pas un handicap, mais “un point qu’il faut considérer”. Et d’ajouter: “Ceci nous amène à penser à introduire d’autres produits au TCE dans une deuxième phase”.