La principale compagnie d’électricité et d’eau de Dubaï a démarré officiellement la démarche de son introduction à la Bourse de l’émirat. Le plan initial des autorités était d’ouvrir 6.5% du capital de l’entreprise pour une valorisation estimée à 34 milliards de dollars. Hier, l’entreprise avait annoncé son intention de lever jusqu’à 2.2 milliards de dollars.
Cela était le plan initial.
Mais depuis l’annonce officielle de l’opération, l’engouement a été tellement fort de la part des investisseurs que Dewa, l’entreprise en question, a demandé l’autorisation d’offrir plus que les 3,25 milliards d’actions qu’elle avait initialement prévu de lister, d’après un rapport de Bloomberg.
L’introduction en Bourse a déjà attiré six investisseurs, dont les fonds de richesse Emirates Investment Authority et l’ADQ d’Abu Dhabi, qui ont accepté de souscrire des actions d’une valeur pouvant atteindre 1.3 milliard de dollars au prix de l’offre.
Cette cotation, qui fera de Dewa la plus grande entreprise de la Bourse de l’émirat, marque la première étape du plan de Dubaï visant à redynamiser ses marchés de capitaux. Le gouvernement de Dubaï prévoit en effet de privatiser 10 entreprises publiques, en inscrivant certaines de leurs actions à la Bourse de Dubaï.
Lancée en 2000 avec un prêt bancaire de 14 millions de dollars, la place de marché avait 5 ans plus tard une capitalisation boursière totale de 120 milliards de dollars ― soit trois fois le PIB de Dubaï à l’époque.
Mais le marché immobilier de la région s’est ensuite effondré sous le poids de la crise financière mondiale de 2007–2009 et est resté terne depuis la chute des prix du pétrole en 2014. L’indice référence de la Bourse de Dubaï avait perdu les deux tiers de sa valeur au cours des 16 années écoulées entre son record de novembre 2005 et la fin de 2021.
Il n’est donc pas surprenant que le plan de Dubaï de privatiser des entreprises dans le but de doubler sa capitalisation boursière à environ 820 milliards de dollars a été bien accueilli.
Aussi dans la liste avec la Dubaï Electricity and Water Authority, on trouve plusieurs entreprises publiques.
Tecom, une unité de parcs d’activités de Dubai Holding, qui appartient au dirigeant cheikh Mohammed bin Rashid al-Maktoum, devrait également être cotée en Bourse. Le gouvernement a également annoncé des plans pour la privatisation partielle de Salik, le système de péage routier.
Emirates, la compagnie aérienne de renommée mondiale du gouvernement, pourrait s’y joindre elle aussi. Mais les responsables désignent les filiales d’Emirates et d’autres participations du secteur de l’aviation comme des cibles d’introduction en Bourse plus immédiates.
Il s’agit notamment des activités de fret de la compagnie aérienne, de la branche des services au sol Dnata et de son programme de fidélité Skywards. Le Duty Free de l’aéroport de Dubaï est également souvent mentionné comme une flottaison potentielle. DP World, l’opérateur portuaire et logistique appartenant au gouvernement, est une autre marque mondiale bien connue avec 137 entités juridiques, couvrant les terminaux à conteneurs, les parcs d’activités et les services maritimes.
Pourtant, certains investisseurs restent sceptiques. “Les améliorations réglementaires sont un pas dans la bonne direction, mais Dubaï a toujours une réputation négative”, a déclaré un gestionnaire de fonds, qui a déclaré qu’un bilan médiocre en matière de réglementation et les préoccupations concernant le blanchiment d’argent entravaient les entrées de capitaux étrangers.
Déjà ce mois-ci, le GAFI a placé les Émirats arabes unis sur sa liste grise à cause de la lenteur du gouvernement du pays à implémenter des mesures visant à lutter contre le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale.