Les décideurs politiques sont souvent confrontés au problème de l’évaluation de l’état actuel de l’économie avec des informations statistiques incomplètes. Ceci est le résultat de la faible fréquence et du décalage important de la publication de variables économiques clés.
C’est ce qu’ont affirmé Hager Ben Romdhane et Brahim Mehdi Benlallouna, membres de l’équipe du projet Leading Economic Indicators and Business Survey à la Banque centrale, dans l’étude qu’ils viennent de publier.
Intitulée “Prévision immédiate du PIB réel en Tunisie à l’aide de grands ensembles de données et de modèles à fréquences mixtes”, cette étude vise à construire un nouvel indicateur avancé mensuel de l’activité économique tunisienne et à prévoir le PIB réel trimestriel tunisien à l’aide de plusieurs modèles à fréquences mixtes.
La prévision immédiate, ou nowcasting, du produit intérieur brut est particulièrement importante en temps de crise, expliquent les auteurs de l’étude, car elle offre un “résumé” utile de la situation économique qui peut être utilisé comme input pour les prévisions structurelles.
“Notre méthodologie est basée sur des approches directes et indirectes, et l’approche directe effectue une prévision immédiate du PIB réel agrégé”, ont-il écrit dans le document que vient de publier la BCT sur son site. “L’approche indirecte est une approche désagrégée basée sur le côté production du PIB (manufacturier, non manufacturier et services) en utilisant un ensemble d’indicateurs mensuels disponibles par secteur”, ont-il ajouté.
Dans leur modèle, Ben Romdhane et Benlallouna ont utilisé des indicateurs tels que la consommation d’électricité par secteur, l’indice boursier détaillé par secteur et les enquêtes économiques internationales pour capturer l’effet de la pandémie. “Les variables financières améliorent la prévision pour tous les horizons”, ont-ils expliqué.