“Nous pensons que les banques notées en Afrique du Nord ont une exposition limitée”. C’est ce qu’évoque la dernière FAQ de S&P Global intitulée “Comment le conflit Russie-Ukraine pourrait affecter les banques du Moyen-Orient et d’Afrique ?” parue vendredi. L’impact sur les banques de la région MENA est ainsi défini: “Les banques tunisiennes et égyptiennes notées ont une activité minimale en dehors de leur pays d’origine, tandis que pour le Maroc, la plupart des activités à l’étranger se déroulent en Afrique subsaharienne”.
A plus large échelle, c’est-à-dire concernant l’activité économique en général, le conflit russo-ukrainien risque d’affecter l’économie à plusieurs niveaux. La FAQ explique: “Le conflit pourrait également toucher le secteur du tourisme dans certains pays au moment où ils se remettent de la pandémie de Covid-19, notamment ceux qui dépendent des visiteurs russes ou ukrainiens, comme les Émirats arabes unis (EAU), la Turquie, l’Égypte et la Tunisie.
La Tunisie ne publie aucun chiffre officiel sur les Russes spécifiquement, mais ceux dont la nationalité n’est pas divulguée représentaient 5% des visiteurs et 26,4% des nuitées passées dans les hôtels tunisiens. Nous nous attendons à ce qu’une baisse des visiteurs russes pèse potentiellement sur les banques en Égypte, au Maroc, en Turquie et en Tunisie, où les expositions et les recettes touristiques contribuent de manière importante à l’économie et aux expositions des banques”.
L’investissement, déjà menacé par la crise Covid et le pays en étant à peine rétabli, sera encore plus risqué dans la période post-crise russo-ukrainienne. “Le conflit Russie-Ukraine pourrait entraîner une augmentation significative de l’aversion au risque des investisseurs. Dans la zone MEA, nous pensons que le Qatar, la Turquie et la Tunisie seraient les plus vulnérables”.
La dette, déjà mise à mal par la diminution de l’importation, prendra également un coup. “Pour la Tunisie, le problème se situe au niveau souverain et concerne le gouvernement qui négocie un accord avec le FMI pour financer son déficit de 2022. Compte tenu de l’exposition croissante des banques tunisiennes à l’État, toute pression supplémentaire au niveau de l’État serait susceptible d’affecter leur solvabilité. Les autres pays de l’AEM que nous avons examinés ont soit une position d’actifs extérieurs nets, soit une dette extérieure nette gérable”.