Les alliés occidentaux avaient prévenu la Russie qu’en cas d’invasion de l’Ukraine, d’importantes sanctions économiques et financières lui seraient infligées. “Chose promise, chose due”.
Alors que la Russie avait annoncé un élargissement de son offensive, de nombreux pays ont décidé d’adopter des sanctions, les plus douloureuses, contre Moscou, planifiant le bannissement de nombreuses banques russes de la plus grande plateforme de messagerie financière interbancaire, Swift.
Qu’est-ce que le système Swift dont des banques russes viennent d’être exclues?
Acronyme de “Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication”, Swift est l’un des plus importants réseaux de messagerie bancaire et financière, belge, fondé en 1973, dont le siège est situé près de Bruxelles, et qui développe des activités au niveau mondial dans le secteur des paiements interbancaires.
La société, qui relie actuellement plus de 11 000 banques et institutions financières dans plus de 205 pays, était créée à la base pour remédier aux flux papier et faire appel à la technologie en matière de messagerie interbancaire en remplaçant la technologie vieillissante du télex.
Elle est notamment à l’origine du code BIC, qui permet d’identifier une banque via un code unique composé de 8 à 11 caractères, prenant en compte le nom de la banque, son pays d’origine, sa localisation et l’agence ayant traité l’ordre en question.
Y a-t-il eu de précédents bannissements?
En novembre 2019, dans le cadre des sanctions décidées par les Etats-Unis contre l’Iran, Swift a “suspendu” l’accès de certaines banques iraniennes à son réseau. (Rappelons que l’Iran avait été déconnecté du système auparavant, entre 2012 et 2016). L’exclusion de la Russie n’est pas une première, le point a été soulevé en 2014 lors de l’annexion de la Crimée.
Le Système de transfert de messages financiers (SPFS) est-il un Swift alternatif?
Depuis 2014, et après la menace d’exclusion, la Russie s’est préparée à une telle sanction en lançant son propre système de messagerie sécurisé, le SPFS, qui est mis en place en 2017. La messagerie alternative russe englobe actuellement 400 banques de la place russe et une douzaine de banques chinoises.
L’exclusion est-elle une arme à double tranchant?
Qualifiée par les Etats-Unis « d’arme nucléaire », cette sanction pourrait jeter de l’huile sur le feu. Cette décision mettrait en difficulté de nombreuses entreprises, à l’instar de TotalEnergies ou encore Société Générale, solidement implantées en Russie. Le problème va se poser également lors du paiement du gaz russe en Europe ou encore des paiements que doivent les Européens aux entreprises russes.
Cette « arme » pourrait également accélérer la création d’alternatives telles que le commerce en monnaies locales, l’utilisation de crypto-monnaies ou encore la signature de nouveaux accords bilatéraux de libre-échange.