Les crypto-actifs ont connu ces dernières années une forte croissance à l’échelle mondiale. Des pays comme les EAU et Singapour sont même en train de mettre en place les mécanismes nécessaires pour attirer les plus grands acteurs de ce secteur.
La Tunisie est restée, en revanche, à la marge de ces évolutions ― du moins sur le plan officiel. Le flou légal causé par le vide réglementaire a freiné le développement des crypto-actifs dans le pays.
Ceci pourrait changer rapidement.
Interpellé par Managers sur la question, Marwen Abassi, gouverneur de la Banque centrale, a affirmé que la loi de change va comporter toute une partie qui sera dédiée aux crypto-actifs.
“Nous nous penchons actuellement sur la rédaction d’une nouvelle loi de change”, a-t-il ajouté.
Abassi a indiqué à Managers que les crypto-actifs sont aujourd’hui une réalité que les jeunes Tunisiens ont déjà adoptée, alors qu’il n’existe même pas de cadre réglementaire pour régir l’utilisation de cette technologie. “L’absence d’un texte réglementaire fait aujourd’hui que nos jeunes sont jetés en prison pour avoir utilisé des crypto-monnaies”, a indiqué le gouverneur.
La Banque centrale, a rappelé Abassi, est déjà en train d’étudier l’émission d’une central bank digital currency et a mis en place une sandbox réglementaire au profit des fintechs.
“En ce qui concerne la réglementation, nous avons même envoyé des membres de la BCT pour se former”, nous a informé le gouverneur de la BCT. Et d’ajouter: “Nous avons aujourd’hui des experts dans ce domaine”.
Abassi a affirmé que la BCT estime nécessaire la mise en place d’une réglementation pour les crypto-monnaies afin de clarifier le flou légal. Il a, en revanche, indiqué que la question des crypto-actifs ne concerne pas que la BCT et que toute décision doit être prise en concertation avec le gouvernement.