Les Émirats arabes unis sont sur le point de mettre en place un nouveau cadre réglementaire pour les “fournisseurs de services d’actifs virtuels”, ou VASP. Ces entreprises seraient donc en mesure de fournir leurs services en toute légalité aux utilisateurs dans le pays du Golfe qui vise à attirer certaines des plus grandes sociétés de cryptographie au monde.
C’est ce qu’a annoncé Bloomberg, selon une source gouvernementale émiratie.
Certaines des zones franches financières du pays ont déjà délivré des permis pour les VASP. Le centre multi-commodités de Dubaï en a autorisé 22, tandis que le marché mondial d’Abu Dhabi en a six et la Dubai Silicon Oasis Authority en a au moins un, selon un rapport gouvernemental consulté par Bloomberg.
Dans un effort pour attirer davantage d’entreprises, les Émirats arabes unis ont achevé une évaluation des risques sur les actifs virtuels à la fin de l’année dernière, impliquant 14 agences du secteur public et 16 acteurs du secteur privé. Bien qu’il existe un “risque élevé” que les VASP puissent être utilisés pour s’engager dans des activités illicites, le gouvernement a conclu qu’une réglementation appropriée, plutôt qu’une interdiction pure et simple, peut atténuer ces menaces, selon le rapport.
Le pays va adopter une approche hybride pour la surveillance des activités dans ce secteur. La Securities and Commodities Authority ― l’homologue émirati de notre CMF ― va gérer la réglementation avec la contribution de la Banque centrale, tandis que les centres financiers locaux pourront établir leurs propres procédures quotidiennes en matière d’octroi de licences, a déclaré le responsable.
Dans quelques semaines, le GAFI devrait décider d’inclure ou non les Émirats arabes unis sur sa soi-disant liste grise des pays soumis à une surveillance accrue pour les lacunes dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Bloomberg rapporte également que le gouvernement souhaitait par la même occasion créer un écosystème pour l’extraction de crypto, une industrie qui fait l’objet d’un examen minutieux de la part des écologistes et des législateurs du monde entier en raison de sa forte consommation d’électricité et de son impact sur les émissions de gaz à effet de serre. “Le secteur serait réglementé”, a ajouté le média, citant un responsable émirati qui a préféré garder l’anonymat.
Les Émirats arabes unis sont le troisième marché de la cryptographie du Moyen-Orient, derrière la Turquie et le Liban, avec un volume de transactions d’environ 26 milliards de dollars, selon les données compilées par Chainalysis de juillet 2020 à juin 2021.
Bien que l’empreinte cryptographique de la région soit relativement faible à l’échelle mondiale, elle a augmenté d’environ 1500% par rapport à l’année précédente.