BioNTech prévoit d’envoyer des unités de production de vaccins anti-Covid installées dans des conteneurs vers l’Afrique. C’est ce que vient d’annoncer l’entreprise qui a développé l’un des premiers vaccins anti-Covid-19 avec Pfizer.
La première installation de ce type est planifiée d’arriver en Afrique au cours du second semestre de cette année alors que la production du vaccin devrait démarrer environ 12 mois après la livraison.
Ces “usines-en-conteneurs” pourront ne pas limiter la production d’anti-coronavirus, puisqu’elles seront également en mesure de produire des vaccins contre d’autres maladies.
La solution de fabrication se compose d’une substance médicamenteuse et d’un module de formulation, chacun appelé BioNTainer. Chaque module est composé de six conteneurs de taille ISO.
Cela permet la production de vaccins à ARNm en vrac (fabrication et formulation d’ARNm), tandis que le remplissage et la finition seront pris en charge par des partenaires locaux.
Chaque BioNTainer est une salle blanche que BioNTech équipe de solutions de fabrication à la pointe de la technologie. Ensemble, deux modules nécessitent 800 m² d’espace et offrent une capacité initiale estimée, par exemple, à 50 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 chaque année.
“Le plan fait partie d’un effort visant à élargir l’accès aux vaccins qui sont restés hors de portée de grandes parties du monde au cours de l’année écoulée”, a indiqué l’entreprise dans un communiqué publié à cette occasion.
L’Afrique importe actuellement environ 99% de tous les vaccins dont elle a besoin. L’objectif, d’après l’entreprise allemande, est de réduire ce chiffre à 40 % au cours des deux prochaines décennies.
BioNTech n’est pas la seule entreprise intéressée par l’installation des usines de vaccins en Afrique. Moderna a initié elle aussi un projet pour construire sa première usine dans le continent avec un investissement estimé à 500 millions de dollars.
De son côté, Africa CDC, l’agence de l’Union africaine en charge de la santé, a mis en place un plan pour construire 5 usines de vaccins à travers le continent, à hauteur d’une usine par région (Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest, …).
BioNTech estime qu’une installation modulaire coûterait moins que les 170 millions de dollars nécessaires pour construire une nouvelle usine produisant à la même échelle. La société n’a pas l’intention de tirer profit du déploiement du projet BioNTainer en Afrique, a indiqué l’entreprise.
La société a déclaré qu’elle prévoyait d’expédier des BioNTainers au Rwanda, au Sénégal et potentiellement en Afrique du Sud, et qu’elle exploiterait initialement les installations avant de transférer le savoir-faire et les opérations à des partenaires locaux.
Les dirigeants du Ghana, du Rwanda, du Sénégal, de l’OMS, d’Africa CDC et d’autres se sont rencontrés en Allemagne pour discuter de l’infrastructure, des exigences réglementaires et techniques pour mettre en place le réseau de fabrication, selon BioNTech.
Travaillant avec le Rwanda et le Sénégal, la société allemande a déclaré en octobre qu’elle prévoyait de commencer la construction de sa première usine de vaccins du début à la fin en Afrique au milieu de 2022, dans le but de construire un réseau de fabrication qui fournirait à terme des centaines de vaccins en millions de doses au continent.