Le nombre de comptes ouverts auprès des banques résidentes en Tunisie s’est établi à 10,321 millions de comptes. En 2011, ce chiffre était de 6,103 millions, soit une moyenne de 468 666 nouveaux comptes par an. Ce rythme est élevé si nous tenons compte du nombre de postes d’emploi créés et celui des nouvelles agences.
Si nous poussons encore les calculs, nous constatons que par point de vente, il y a en moyenne 5 228 comptes. De plus, ces comptes sont gérés par 19 953 personnes, soit 517 clients par agent. En 2011, ce chiffre était de 323. Les banques ont donc bien amélioré leur efficacité opérationnelle, justifiant ainsi la charge du personnel et leur coefficient d’exploitation à 45,5% fin 2020.
Par type de compte, les comptes d’épargne sont de loin dominants, au nombre de 6,017 millions. Par rapport à 2016, c’est 232 500 comptes additionnels par an contre 210 500 pour les comptes à vue. Cela explique en partie la progression du nombre de comptes. Les banques ont diversifié leurs offres et proposent des comptes d’épargne séparés de ceux à vue à faibles frais. Pour les consommateurs, c’est de l’argent mis de côté et géré loin des dépenses courantes.
Si on ajoute à cela le nombre de comptes courants postaux, nous constatons que le taux de bancarisation est élevé, mais en réalité ce n’est pas le cas. Nous avons besoin du nombre de Tunisiens multi-bancarisés ainsi que de celui des comptes entreprises pour pouvoir interpréter correctement ces chiffres. Idem pour la répartition géographique car il est clair qu’il y a une grande différence entre le littoral et le reste du pays.
D’autre part, il est normal de voir les clients se plaindre des frais avec la disposition de la majorité de deux comptes. Concentrer ses opérations en un seul compte reste le meilleur moyen pour maîtriser les commissions payées. La relation entre le Tunisien et le système bancaire peut se résumer par le fameux proverbe: je ne t’aime pas, mais je ne peux vivre sans toi!