Quoi de mieux pour commencer sa journée qu’une tasse de café chaude ? Ce n’est donc pas étonnant qu’elle soit la boisson la plus consommée dans le monde: plus de 10 milliards de tonnes en 2021.
Mais il semble que l’offre ne soit pas en mesure de suivre la demande croissante de café. Le problème? Les ralentissements enregistrés au niveau de la chaîne d’approvisionnement et les conditions climatiques défavorables dans les pays producteurs.
En effet, les stocks dans les pays consommateurs continuent de baisser alors que les perspectives de production ne sont pas très bonnes. Les volumes de café vert entreposés dans les ports nord-américains ont chuté à 10 029 sacs de 60 kg (ou Ms, l’unité de mesure utilisée dans le secteur) à fin décembre, son plus faible niveau depuis juin.
Au Brésil, le plus grand producteur et exportateur, la récolte serait de 55,74 millions de sacs de 60 kg, d’après l’agence étatique Conab. Certes, ceci représente 16,8% de plus qu’en 2021, mais il reste loin derrière le record de 63 Ms en 2020.
De plus, ces 55.74 Ms estimés sont en deçà des attentes du marché, vu que l’année 2022 devrait être, du moins théoriquement, l’année haute du cycle biennal caféier du Brésil.
De ce total de 55.74 Ms, Conab prévoit une production d’Arabica de 38.78 Ms, soit 23% de plus qu’en 2021, et de 16.9 Ms en Robusta, en hausse de 4%. Selon les analystes de HedgePoint, si les prévisions de Conab se révélaient correctes, le marché mondial de l’Arabica connaîtrait un déficit de 1 à 3 Ms.
Au niveau de l’offre globale de café, en ajoutant les Arabica et Robusta, la situation serait à l’équilibre ou légèrement déficitaire, ce qui serait une deuxième année déficitaire d’affilée. Une première depuis plusieurs années.
Quant à la Colombie, sa production aura chuté de 9% en 2021, à 12.6 Ms d’Arabica lavé contre 13.9 Ms en 2020, selon la Fédération nationale du café. Une baisse liée aux mouvements sociaux qui ont secoué la filière au premier semestre de l’année calendaire ainsi qu’aux conditions météorologiques peu favorables dans plusieurs zones de production du pays.
Notons que la production sur le seul mois de décembre 2021 a chuté de 21% à 1.39 Ms.
Ceci dit, le pays est parvenu à maintenir ses exportations sur l’année calendaire 2021, à 12.5 Ms contre 12.6 en 2020. Là encore, décembre a été désastreux avec une chute de 10% des ventes à l’international, à 1.18 Ms.
Sans surprise, les conséquences sur les prix n’ont pas tardé à se manifester. Sur les marchés internationaux, la livre d’Arabica est passée de 2.359 à 2.439 dollars, tandis que la tonne de Robusta clôturait à 2.234 dollars contre 2.193 en fin de semaine dernière.