Alors que les prix du pétrole ne cessent d’augmenter, les pays de l’OPEP+ devraient approuver, cette semaine, une nouvelle hausse de la production ― bien qu’il existe des doutes sur leurs capacités à concrétiser ces mesures.
Cette décision intervient alors que la reprise de la demande de carburant après la pandémie se poursuit à un rythme soutenu, ouvrant la porte au cartel de 23 nations d’augmenter sa production. Mais tous les membres ne seront pas en mesure de faire le suivi de ces décisions.
D’après un rapport publié par Bloomberg, des pays comme le Nigeria et la Russie manquent de capacité de réserve et ont du mal à relancer leur production après des années de sous-investissement.
En Tunisie, la hausse des prix sur les marchés internationaux a poussé le gouvernement à annoncer hier, à minuit, une nouvelle augmentation des prix du carburant: de 60 millimes pour l’essence sans plomb, de 55 millimes pour le gasoil sans soufre et de 50 millimes pour le gasoil ordinaire.
Une hausse de la production peut alléger les prix sur les marchés internationaux. Mais il semble que l’impact de ces mesures ne soit pas aussi important. Car alors même que les délégués d’environ la moitié des membres de la coalition disent s’attendre à ce que l’OPEP+ ratifie une autre hausse de l’offre de 400 000 barils par jour pour mars, les marchés se resserrent et propulsent les prix au-dessus de 90 dollars le baril.
Les 16 répondants à une enquête Bloomberg auprès de traders, analystes et raffineurs ont également prédit une augmentation de la production, mais doutaient qu’elle soit pleinement réalisée. En novembre, l’OPEP n’a mis en œuvre qu’environ 60% de la production convenue.
Cette situation peut compliquer encore plus la situation pour les pays importateurs du pétrole, tel que le nôtre.
Seuls l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Irak ont suffisamment de capacités de production inutilisées pour fournir des augmentations significatives, a indiqué Bloomberg dans son rapport. Pour d’autres membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, la baisse des investissements se fait cruellement sentir.
Les gisements vieillissants en eau profonde de l’Angola sont en déclin, tandis que les pipelines du Nigeria sont en proie à des fuites. Même la Russie, le deuxième plus grand membre de l’alliance, n’a pas été en mesure d’augmenter ces derniers mois suite à une baisse des forages.
Avec un rebond de la consommation et une production limitée ailleurs dans le monde, un marché mondial qui devait être excédentaire ce trimestre pourrait en réalité être sous-approvisionné. Les prix sont déjà au plus haut depuis 2014, bénéficiant d’un nouvel élan grâce au regain de tensions géopolitiques. Pour certains commerçants, un retour à 100 $ le baril a pris un air d’inévitabilité.