Orange SA a nommé Christel Heydemann directrice générale, faisant d’elle la première femme à diriger le plus grand opérateur de téléphonie français.
Heydemann, 47 ans, remplace Stéphane Richard, qui a démissionné après avoir été condamné à la fin de l’année dernière pour avoir géré un différend au ministère français des Finances il y a plus de dix ans. Elle prendra ses fonctions le 4 avril, a indiqué l’entreprise dans un communiqué vendredi.
Stéphane Richard continuera en tant que président-directeur général jusqu’à ce que Heydemann prenne ses nouvelles fonctions, et restera en tant que président non exécutif jusqu’à ce qu’un nouveau président soit trouvé, au plus tard jusqu’au 19 mai, date de l’assemblée générale annuelle d’Orange, a indiqué la société.
En Tunisie, où l’opérateur est présent depuis mai 2010, Orange se positionne à la troisième place après Ooredoo et Tunisie Télécom avec une part de marché de la téléphonie mobile estimée, en octobre 2021, à 24.7%.
Avec plus de 15 ans d’expérience dans l’industrie des télécoms, Heydemann prend les rênes d’Orange à un moment où le secteur hautement concurrentiel en Europe fait face à une consolidation tant attendue. Elle sera également sous pression pour inverser la baisse des actions d’Orange, qui ont chuté de plus de 27 % au cours des cinq dernières années.
L’État français, premier actionnaire d’Orange avec une participation de 23 %, avait soutenu Heydemann dans les phases finales. Début janvier, le ministre des Finances Bruno Le Maire s’est dit, toutes choses égales par ailleurs, favorable à une candidature féminine.
Heydemann a commencé sa carrière au Boston Consulting Group avant de rejoindre Alcatel en 1999. Elle a travaillé pendant 15 ans au total pour l’équipementier télécoms, qui a ensuite fusionné avec Lucent et a été racheté par Nokia. Elle a passé deux de ces années en Californie en tant que vice-présidente des alliances stratégiques, puis en tant que vice-présidente des ressources humaines de 2011 à 2013, alors que l’entreprise était en pleine restructuration.
Chez Schneider, Heydemann était un ardent défenseur de l’égalité hommes-femmes et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et “a interdit les réunions avant 8h30 et après 18h00”, a déclaré Philippe Bordas, un délégué syndical, selon Bloomberg.