Alors qu’elle connaît une croissance rapide dans plusieurs régions de la planète, la finance centralisée reste complètement absente de la scène financière tunisienne. D’où la question: les régulateurs tunisiens doivent-ils se mettre à régulariser cette nouvelle forme de finance?
Pour Jaafar Saied, CEO de Lightency, la réponse à cette question n’est pas triviale. “Si les régulateurs tunisiens vont régulariser cette activité de manière très simple, il vaut mieux ne pas le faire”, a-t-il lancé. Pour l’entrepreneur, l’approche idéale serait de répliquer l’expérience du Start Act où l’écosystème prend l’initiative pour mettre en place un framework et des objectifs qui répondent à ses besoins”.
Intervenant à l’occasion du webinaire Crypto, Blockchain & NFT: state of the art and opportunities, organisé par le programme Decentralize Impact d’Impact Partner, Saied estime que l’absence d’une régulation peut représenter une belle opportunité pour permettre aux acteurs du secteur d’avancer plus rapidement. L’entrepreneur a cependant déploré l’absence d’un catalyseur qui fait que les Tunisiens développent un intérêt plus important à l’écosystème de la blockchain. Selon lui, il s’agit d’un facteur crucial pour voir multiplier les initiatives dans ce domaine.
De son côté, Walid Midani, CEO de DigitalMania, a souligné que l’absence d’un cadre réglementaire peut représenter, en soi, un frein au développement du secteur. “C’est ce que j’ai appris de mon expérience dans le secteur du gaming”, a-t-il lancé. “Durant mon parcours dans le gaming, nous avons eu des problèmes à cause du manque de régulation”, a-t-il ajouté. L’entrepreneur a noté que vu le développement rapide du secteur, il est important que les régulateurs mettent en place un cadre qui permet de protéger les utilisateurs. Et d’ajouter: “Il ne faut pas oublier que, dans la pratique, tout ce qui n’est pas permis est interdit”.
Mariem Abdeljaouad, fondatrice de la plateforme TokenOpp a souligné que les régulateurs ne sont pas conscients des applications qui sont en train d’être développées à partir de la blockchain. “Nous avons besoin que nos instances réglementaires incorporent les actifs numériques dans le code monétaire pour avoir une nouvelle catégorie de biens qui sont les actifs numériques”, a-t-elle indiqué.