Grâce à la notion de play-to-earn, il est aujourd’hui possible de gagner de la crypto-monnaie rien qu’en jouant à son jeu préféré en ligne. Ceci pose-t-il un problème vis-à-vis des lois en vigueur ?
D’après l’avocat Nafaa Laribi, gagner des tokens en jouant ne doit poser aucun problème vis-à-vis du respect de la loi. Laribi a basé son opinion sur le principe qui édicte que tout ce qui n’est pas interdit est permis. “Il n’existe aucun texte juridique en Tunisie qui interdit l’obtention de tokens à travers le play-to-earn”, a-t-il indiqué lors de sa participation au webinaire sur la blockchain organisé hier par le programme Decentralize Impact d’Impact Partner. Et d’ajouter : “C’est à tort de faire une entorse à la loi pour qualifier la possession d’actifs numériques comme étant une infraction liée au code de change, au code des douanes ou encore au blanchiment d’argent”.
Cela dit, l’avocat a souligné que l’origine de l’acquisition des tokens est très importante. “Il faut toujours se poser la question : est-ce que les moyens utilisés pour acquérir ces tokens sont légitimes?”, a-t-il expliqué. Et d’ajouter : “Malheureusement, beaucoup de jeunes s’amusent à acquérir ces tokens par des voies détournées, par exemple, par le piratage de cartes bancaires internationales”.
Le flou réglementaire qui règne sur la question de la crypto-monnaie a cependant fait plusieurs victimes. L’avocat a cité l’exemple de M.I., un jeune freelancer tunisien qui facture ses services en USDT, une stablecoin adossée au dollar américain. “La douane a mis la main sur le solde de 7 mille USDT qu’a accumulés le jeune freelancer”, a expliqué Laribi. “La douane, ignorant ce qu’est un stablecoin, a considéré cette somme comme une monnaie étrangère”, a-t-il ajouté. Et de poursuivre : “Il a fallu expliquer au tribunal la nature de ces sommes ainsi que la légitimité de leur source”.