Les Tunisiens ont été agréablement surpris de découvrir que la loi de finances 2022 a supprimé les taxes sur les véhicules électriques. Ces automobiles ont en effet le vent en poupe à travers le monde, offrant un moyen de transport peu polluant et un coût d’utilisation nettement moins important que leurs homologues thermiques.
Avec cette nouvelle provision, les Tunisiens peuvent-ils enfin jouir des avantages qu’offrent ces voitures de nouvelle génération ?
Pas vraiment. Contacté par nos soins, Brahim Debbeche, président de la Chambre syndicale nationale des concessionnaires automobiles, a indiqué que bien que cette mesure soit importante, elle est loin d’être suffisante.
Les vignettes sont parmi les points qui constituent, selon Debbeche, une entrave au développement des voitures électriques en Tunisie. “Le prix des vignettes est calculé selon la puissance du véhicule et ne prend pas en considération qu’il s’agit d’un moteur thermique ou électrique”, a-t-il signalé. Et d’ajouter : “On considère qu’il devait y avoir un effort pour encourager les consommateurs à adopter les voitures à énergie propre”.
Le deuxième point qui risque de freiner le développement du marché des véhicules électriques en Tunisie, toujours d’après Debbeche : le manque de bornes de recharge dans les lieux publics. “Il est important que l’automobiliste soit en mesure de charger sa voiture autre que chez lui”, a indiqué le président de la chambre syndicale. À ce titre, notre interlocuteur propose de nouer des partenariats avec les sociétés de gestion des parkings pour qu’ils fournissent des bornes de recharge. “Il faut aller au-delà des efforts qui ont été déployés par les concessionnaires tels que Ennakl ou les pétroliers”, a ajouté Debbeche, qui occupe également le poste de DG à Ennakl Automobiles.
Même après la mise en place de toutes ces mesures, les conducteurs peuvent ne pas vouloir s’aventurer à acquérir des véhicules électriques. Pour résoudre ce dilemme, Debbeche propose la mise en place d’un système de location de voitures électriques pour permettre aux usagers intéressés de s’habituer à ce genre de véhicules.
Malgré toutes ces lacunes, Debbeche a noté que les mesures concernant les voitures électriques et hybrides de la loi de finances 2022 représentent “un encouragement très positif de la part de l’État”. Et d’ajouter : “Mais cela ne veut pas dire que les voitures électriques seront moins chères”.