Le projet de la loi de finances 2022 ne comporte pas seulement de nouvelles impositions. Il a également le mérite d’inclure des décisions qui visent à aider les opérateurs économiques à basculer vers une économie plus durable.
Ainsi, le document qui a fuité cette semaine prévoit un abattement sur le droit de consommation sur les voitures hybrides de 50% contre 30% actuellement. Les voitures électriques seront totalement exonérées des droits de douane.
Il y a également des encouragements pour les souscriptions dans les emprunts obligataires verts et les obligations socialement responsables, et ce, en exonérant de l’impôt les revenus dans la limite de 10 000 TND par an. Les droits de douane sur les panneaux solaires importés passeraient de 20% actuellement à 10%.
Maintenant, c’est aux entreprises de prendre l’initiative. L’émergence de nouvelles barrières à l’entrée vertes dans les marchés européens vont certainement pousser les entreprises tunisiennes à repenser leurs processus de production pour être éligibles aux financements verts. Le cadre réglementaire existe déjà depuis 2018 à travers le Conseil du marché financier, mais aucune société n’a franchi le cap.
Pour ce qui est des voitures électriques, le chemin est encore long. Le parc des véhicules en Tunisie reste ancien et les prix sont un handicap. L’offre actuelle sur le marché est composée de voitures dépassant les 100 000 TND. Même avec les mesures prévues par la loi de finances, l’accessibilité au grand public restera limitée. Il faut penser à d’autres mécanismes comme des subventions ou des bornes de recharge gratuites.
La mesure qui aura un impact immédiat est celle concernant les panneaux solaires, surtout que la demande sur cette énergie ne cesse de croître. Des emprunts obligataires verts pour financer de tels projets seront un montage parfait pour des centrales de grande envergure. La balle est dans le camp des entreprises.