La huitième édition du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) s’est tenue, les 29 et 30 novembre, à Dakar, au Sénégal, réunissant les ministres des Affaires étrangères et des participants de haut niveau des pays africains et de la Chine.
Le forum a adopté quatre résolutions : le Plan d’action de Dakar (2022-2024) ; la Vision 2035 pour la coopération sino-africaine ; la Déclaration sino-africaine sur le changement climatique ; et la Déclaration de la huitième Conférence ministérielle du FOCAC.
S’exprimant par liaison vidéo depuis Pékin, le président Xi Jinping a annoncé 1 milliard de doses supplémentaires de vaccins anti-Covid-19 en Afrique et a promis 40 milliards de dollars de financement axés sur la promotion de la croissance économique.
Ainsi, pour la première fois, le géant asiatique a réduit ses promesses d’investissements qui étaient, lors de la dernière édition, de 60 milliards de dollars. Alors que la Chine a régulièrement doublé, voire triplé ses engagements de financement pour l’Afrique lors des précédentes réunions du Forum sur la coopération sino-africaine, la stagnation de cette somme lors du dernier sommet du FOCAC, tenu en 2018, aurait dû susciter des inquiétudes.
Pour plusieurs analystes, en revanche, cette attitude reflète un changement dans l’approche de la Chine, passant de grands et coûteux projets d’infrastructure financés par l’État à l’encouragement d’investissements plus ciblés de la part d’une variété d’acteurs dans un plus large éventail de secteurs.
La conférence, qui a eu lieu quelques jours après la publication d’un livre blanc du gouvernement chinois détaillant une nouvelle ère de coopération avec les pays africains, a vu des annonces majeures sur les vaccins anti-Covid-19, les allocations de droits de tirage spéciaux et la coopération climatique.
En tant que plus grand créancier de l’Afrique, les défauts et le risque de défaut des pays africains constituent un risque majeur pour la Chine. Par exemple, la Zambie, le premier pays africain de l’ère Covid à faire défaut sur sa dette souveraine en 2020, doit 6,6 milliards de dollars à la Chine. Alors que les dirigeants africains, y compris lors de la conférence, ont appelé à une renégociation de la dette dans un contexte de faibles prévisions économiques pour la région, le resserrement des cordons de la bourse à Pékin est compréhensible.
Cependant, la Chine semble montrer une volonté accrue de passer du modèle traditionnel d’investissement dans les infrastructures et la construction à une approche de développement local. Xi s’est engagé à “encourager ses entreprises à investir pas moins de 10 milliards de dollars en Afrique au cours des trois prochaines années, […] établir une plate-forme pour la promotion des investissements privés sino-africains [et] soutenir le développement des PME africaines”.