La pêche artisanale est un secteur clé pour l’économie tunisienne. D’après l’Association tunisienne pour le développement de la pêche artisanale : “Employant plus de 70% de la main-d’œuvre du secteur de la pêche (42 000 pêcheurs artisans), la pêche artisanale a contribué au fil des années à plus de 50 % de la valeur de la production nationale.”
Ce secteur connaît en revanche plusieurs difficultés liées au contexte environnemental, écologique, social et législatif. Le projet Fish Med Net vise à améliorer cette situation. Lors d’une table ronde qui a eu lieu samedi, dans le cadre de ce programme, plusieurs points ont été soulevés concernant les obstacles que rencontre le secteur.
Les projets en partenariats publics-privés pourraient être, d’après Charaf Mrabet, assistante du projet Fish Med Net, un levier pour développer le secteur. En revanche, les obstacles législatifs, notamment, sont nombreux à empêcher d’établir de riches projets dans le cadre du PPP. “Les points législatifs sont purement techniques”, a-t-elle déclaré à Managers.
La pêche est une activité qui fait l’objet de plusieurs régulations notamment en relation avec la protection de la vie marine et de contraintes causées par le changement climatique.
Dans ce sens, précise l’experte, les textes législatifs ne sont pas adaptés. À titre d’exemple, “les Autorisations d’occupation temporaire (AOT), jusqu’alors utilisées par les pêcheurs, ont été supprimées et remplacées par les concessions”, a noté l’interlocutrice. Et d’ajouter : “La règle des concessions, dont le coût financier est plus important, va pousser les jeunes à délaisser ce métier déjà pas très plébiscité par la nouvelle génération”.
Le projet Fish Med Net va “intégrer les résultats, les outputs avec l’instance générale de partenariat public-privé pour la réforme réglementaire”, a affirmé Mrabet. Elle a poursuivi : “Nous adapterons les textes aux jeunes, aux femmes et aux conditions de la pêche artisanale, grâce à des recommandations et des propositions”.
À noter que le projet Fish Med Net est composé d’un consortium transfrontalier de cinq pays méditerranéens (France, Italie, Liban, Palestine et Tunisie). Il vise à aider la pêche artisanale et les TPME et PME qui y sont relatives.
En tant qu’ONG, il s’agit de s’orienter vers la diversification des revenus et vers le PPP. Mrabet conclut : “Les textes législatifs seront plutôt allégés. L’octroi des concessions sera, grâce à ce travail, intégré au PPP et permettra des facilités d’une partie et de l’autre”.