À peine deux semaines en arrière, le mot Omicron était méconnu de la quasi-totalité des personnes. Aujourd’hui, le nom du nouveau variant du coronavirus fait la une de tous les médias.
Et il semble que la propagation de ce virus soit rapide aussi bien sur le web que dans le monde réel. Moins d’un mois après sa découverte, plus de 38 pays ont annoncé avoir détecté des cas d’Omicron sur leur sol, y compris la Tunisie.
Malgré cette forte exposition médiatique, le nouveau variant nous cache encore une grande partie de ses secrets : quelle est sa transmissibilité ? Dans quelle mesure est-il efficace pour échapper aux anticorps et aux lymphocytes T qui constituent les défenses immunitaires d’une personne ? Quelles sont les chances qu’il déclenche une maladie grave pouvant entraîner l’hospitalisation, voire le décès, d’une personne infectée ?
Les scientifiques ont du mal à trouver des réponses définitives à ces questions, bien que les preuves suggèrent déjà qu’Omicron a le potentiel de provoquer de graves perturbations. “La situation est très finement réglée et pourrait aller dans de nombreuses directions différentes”, explique à The Guardian le professeur Rowland Kao de l’Université d’Édimbourg.
À quelle vitesse le variant se propage-t-il ?
Omicron s’est répandu rapidement en Afrique du Sud, à l’alarme des chercheurs du monde entier. Au 1er décembre, le pays a enregistré 8 561 cas contre un total de 3 402 signalés le 26 novembre. A la mi-novembre, seules quelques centaines de cas ont été recensés. L’Institut national sud-africain des maladies transmissibles (NICD) à Johannesburg a confirmé qu’Omicron se propage rapidement. Tom Wenseleers, biologiste évolutionniste à l’Université catholique de Louvain en Belgique, a publié une étude dans laquelle il a estimé qu’Omicron peut infecter trois à six fois plus de personnes que Delta, sur la même période.
Avec quelle facilité le variant échappe-t-il aux défenses amorcées par le vaccin ?
Sur cette question, les scientifiques sont clairs. Les preuves indiquent qu’Omicron a un avantage sur les autres variants pour contourner le système immunitaire. “D’après ce que nous avons appris jusqu’à présent, nous pouvons être assez confiants que – par rapport à d’autres variants – Omicron a tendance à être mieux à même de réinfecter les personnes qui ont déjà été infectées et ont reçu une certaine protection contre Covid-19”, a déclaré à The Guardian le professeur François Balloux, directeur du Genetics Institute de l’University College de Londres.
Quelle est la probabilité qu’une infection par Omicron entraîne une hospitalisation ou la mort ?
C’est la question la plus difficile à répondre car Omicron n’est pas connu depuis assez longtemps pour déterminer sa capacité à provoquer une maladie grave. Cependant, les premières preuves donnent des motifs d’optimisme. Au fait, le nombre de cas d’infections à Omicron ne semble pas se traduire à ce stade par les taux d’hospitalisation auxquels nous nous attendions avec un nombre similaire de cas d’Alpha ou d’autres variants. Cependant, même si cette réduction du risque grave s’avère correcte, elle est contrebalancée par la capacité apparente du variant à infecter plus de personnes.