Une cérémonie d’octroi des subventions pour les structures de l’économie sociale et solidaire a eu lieu le 3 décembre 2021 à Tunis, dans le cadre du projet JEUN’ESS parrainé par l’Organisation internationale du travail (OIT), aux côtés de ses partenaires techniques et financiers, le ministère de l’Economie et de la Planification ainsi que la Délégation de l’Union européenne (dans le cadre général du Fund for Youth financé par l’UE).
Nous en avons toujours rêvé ; l’économie sociale et solidaire (ESS) le promet : créer des emplois décents et durables pour les jeunes, renforcer la résilience des entreprises impactées par la Covid, cristalliser le rôle des collectivités territoriales dans l’écosystème local ; le tout dans les régions les plus défavorisées.
C’est ainsi que les structures de l’ESS à Jendouba, Gabès, Kasserine, Kairouan, Kébili, El Kef, Sidi Bouzid bénéficieront de 9,2 millions d’euros de budget au profit de leurs jeunes jusqu’à 35 ans dans le cadre du projet JEUN’ESS.
Concrète, synonyme d’impact et de durabilité, l’ESS s’étend aux projets de l’agriculture, culture, sport, artisanat, tourisme… sur le triple principe de la chaîne solidaire : sélection, incubation, subvention/suivi ; et dont les bénéficiaires ultimes sont les jeunes, les organisations de l’ESS, les structures d’appui.
“Lancez-vous, l’Etat est avec vous”
Une salle comble, de la musique, des jeunes, des slogans criés… Les partenaires se bousculent au pupitre pour dire leur engouement, leurs espoirs et certaines attentes « classiques ». Cela commence par Rania Bikhazi, directrice du Bureau de l’OIT, qui insiste sur le fait que la réussite de ce projet est due à une collaboration multipartite, surtout l’UTICA, l’UGTT et l’UTAP, et qui promet que l’OIT poursuivra son soutien continu à la Tunisie. Même promesse de Tomas Ashwend, de la Délégation de l’UE : « L’ESS est du win-win, que chacun trouve sa place dans la Tunisie de demain. Le parcours fut extrêmement compétitif : 43 jeunes l’ont remporté sur 140 demandes ».
Arnaud Péral, coordonnateur ONU en Tunisie, poursuit dans ce sens en attestant que « la véritable richesse d’un pays, c’est sa population et particulièrement sa jeunesse, et l’ONU a des centaines de programmes en cours en Tunisie, en particulier pour l’emploi, et nous continuerons à la soutenir ». Koreich Belghith, de l’UTAP, assure que son organisation est basée sur l’économie sociale et solidaire mais il regrette que le financement de ce genre de projets ne soit pas encore du tout au point. C’est ce que pense également Naïma Hammami, de l’UGTT : « Il y a un grand besoin de moyens. De plus, la loi de l’ESS attend jusqu’à présent que l’on clarifie la manière de l’appliquer ; nous en sommes encore aux slogans ! ».
Khalil Ghariani, de l’UTICA, assure que son organisation est engagée à travailler avec ses partenaires, à soutenir l’ESS en Tunisie et appelle à accélérer le processus d’application de la loi ad hoc.
Quant à Samir Said, ministre de l’Economie et de la Planification, il a promis le renforcement de l’ESS dans le nouveau plan de développement, dans le cadre de la transition vers l’économie formelle et a adressé un message aux jeunes : « L’entrepreneuriat est une belle aventure, un voyage extraordinaire qui transforme les personnalités. N’hésitez pas à vous lancer dans cette aventure ; le gouvernement est avec vous » et un message aux femmes : « La violence contre les femmes est insupportable ; elles sont l’avenir du pays ».
Après une présentation du projet JEUN’ESS par Youssef Fennira, de l’OIT-Tunisie, où il a rappelé que le projet en cours avait l’objectif de créer 130 projets durables et d’impact focalisant sur la chaîne solidaire (production, transformation, commercialisation), il a retracé le chemin des candidats : évaluation, sélection, leur apprendre à créer un plan de continuité, soft skills, visites de terrain, incubation pendant 4 jours pour qu’ils en sachent beaucoup sur leurs structures et leurs collègues, préparation des pitches.
La rencontre a été couronnée par les résultats et la remise des prix où personne n’a été mis de côté (les jeunes ont exulté bruyamment !).