L’OMS a attribué hier la lettre grecque Omicron à un variant de la Covid-19 nouvellement identifié en Afrique du Sud. Les experts sont profondément préoccupés par sa transmissibilité, étant donné qu’il présente un grand nombre de mutations, dont certaines ont des caractéristiques inquiétantes.
L’organisation craint qu’une forte augmentation des cas de Covid dans la province sud-africaine de Gauteng, où la souche fortement mutée du virus a été identifiée pour la première fois, signifie qu’elle a un plus grand potentiel d’échapper à l’immunité antérieure. Le nombre de cas d’Omicron semble augmenter dans presque toutes les provinces d’Afrique du Sud. Les preuves préliminaires suggèrent un risque accru de réinfection avec ce variant par rapport à d’autres COV. Ce niveau de mutation signifie qu’il provient très probablement d’un seul patient qui n’a pas pu éliminer le virus, lui donnant la chance d’évoluer génétiquement.
Pour le moment, l’OMS a déclaré qu’il faudrait des semaines pour comprendre comment le variant peut avoir un impact sur les diagnostics, les thérapies et les vaccins. Deux approches sont possibles : attendre plus de preuves scientifiques, ou agir maintenant et revenir plus tard si cela n’était pas nécessaire.
La majorité des pays semble vouloir aller fort plutôt que d’adopter un point de vue académique selon lequel il vaut mieux atteindre un point de basculement dans les preuves avant de prendre des mesures. L’Union européenne, le Royaume-Uni, Israël, Singapour et les Etats-Unis font partie des pays qui ont décidé d’imposer des restrictions de voyage aux pays d’Afrique australe.
La propagation rapide en Afrique du Sud pourrait être due à des facteurs particuliers. Toutefois, il y a suffisamment de signaux d’alarme pour supposer le pire plutôt que d’espérer le meilleur et adopter une approche de précaution.
La Tunisie doit faire attention pour ne pas répéter l’erreur de 2020. Certes, la décision d’effectuer un tour de vis au niveau de ses frontières est compliquée. Toutefois, nous devons agir dans le même sens que notre principal partenaire commercial. C’est vital pour le pays qui ne pourra pas supporter les conséquences économiques et sociales d’une nouvelle pandémie.