Les intentions d’investissements industriels, jusqu’à la fin du mois d’octobre 2021, ont totalisé 2 023 MTND selon l’APII, soit une baisse de 16,9% en rythme annuel. Le nombre de projets déclarés était de 2 777 au cours des dix premiers mois de l’année, une légère hausse par rapport à la même période en 2020 (2 700 projets). Ils permettraient la création de 39 736 postes d’emploi (41 912 en 2020). Il est assez curieux de voir les investissements reculer dans une année post-Covid, montrant à quel point l’économie est à l’arrêt.
Durant le mois d’octobre 2021, les investissements déclarés étaient de 198 MTND (258 MTND en octobre 2020), soit une baisse de 23,4%. Le nombre de projets déclarés a atteint 294 (330 en 2020), avec des emplois de 3 741 (4 593 en 2020). Il faut remonter à 2015 pour trouver un aussi mauvais mois d’octobre.
Depuis le début de l’année, les investissements ont chuté dans les secteurs des matériaux de construction (-62,6% à 111 MTND), des IME (-43,0% à 517 MTND), du Textile & Habillement (-28,7% à 97 MTND), Cuir & Chaussures (-39,0% à 14 MTND) et des industries diverses (-27,7% à 286 MTND). Seuls l’agroalimentaire (+39,3% à 722 MTND) et les industries chimiques (+75,6% à 275 MTND) ont échappé à cette tendance.
La baisse a essentiellement concerné les créations (-28,9%), montrant qu’il y a une réticence au lancement de nouveaux projets. L’essentiel de l’investissement provient des extensions d’usines existantes. En fait, les investissements les plus importants sont une extension à Zaghouan d’une unité de fabrication de pièces pour le secteur autos (84 MTND et 615 emplois), une extension à Nabeul d’une unité de transformation des matières plastiques (81 MTND et 104 emplois) et une création à Béja d’une unité de fabrication d’appareillage électrique (73 MTND et 250 emplois).
Les investissements relatifs aux projets dont le coût est supérieur à 5 MTND ont enregistré un recul de 27,6% à 1 250 MTND. Ces projets permettraient la création de 12 345 postes d’emploi.
Les investissements dans les projets totalement exportateurs ont totalisé 834 MTND, et ceux dans les zones de développement régional 1 122 MTND. Les régions de l’Est accaparent, comme d’habitude, l’essentiel des investissements avec 1 414 MTND, soit 69,9% des déclarations depuis le début de l’année.
Par gouvernorat, c’est Zaghouan qui vient en première place avec 232 MTND, devant Nabeul (220 MTND) et Sfax (172 MTND). Le Kef reste un gouvernorat sinistré avec moins de 4 MTND d’investissements déclarés en dix mois.
Enfin, les IDE déclarés ont atteint 781 MTND, dont 479 MTND dans le cadre de projets 100% étrangers et 302 MTND dans des projets mixtes.
Tous les chiffres sont modestes et la situation en 2020 s’avère paradoxalement meilleure que celle de 2021. C’est notre nième appel pour traiter sérieusement le dossier des investissements en Tunisie. Il faut une révision profonde du cadre réglementaire, fiscal, social et un plan Marshall pour l’infrastructure. Autrement, la dégradation des indicateurs est la règle.