Dans un discours qui ressemble plus à une keynote de Steve Jobs qu’à un speech présidentiel, le président salvadorien a annoncé hier que son pays envisage de construire une Bitcoin City. Installée au pied d’un volcan, la nouvelle conglomération sera financée par la crypto-monnaie.
Et ce n’est pas tout : la ville, assure le président Nayib Bukele, sera circulaire “pour représenter la forme d’une grande pièce de monnaie”.
Un vrai projet ou la version salvadorienne de la Cité médicale de Kairouan, cette ville sera alimentée en énergie géothermique extraite à partir du volcan Conchagua pour permettre de réduire le coût de miner des bitcoins.
Le Salvador est récemment devenu le premier pays à utiliser Bitcoin comme monnaie légale. Cette décision a entraîné des protestations à grande échelle par crainte que la crypto-monnaie n’apporte de l’instabilité et de l’inflation au pays appauvri d’Amérique latine.
S’adressant à la foule lors d’un événement promotionnel au Bitcoin dans la ville côtière de Mizata samedi soir, Bukele a déclaré que la nouvelle ville va être une “ville complète”. Elle va ainsi contenir des “zones résidentielles, zones commerciales, services, musées, divertissements, bars, restaurants, aéroport, port, chemin de fer”, a-t-il assuré. Et d’ajouter : “Le tout sera consacré au Bitcoin”.
Le président, qui est apparu sur scène avec une casquette de baseball à l’envers, a déclaré qu’aucun impôt sur le revenu ne serait prélevé dans la ville, seulement la taxe sur la valeur ajoutée. Il a déclaré que la moitié des revenus générés seraient utilisés pour “construire la ville”, tandis que le reste serait utilisé pour garder les rues “propres”, selon ses dires.
L’extraction de Bitcoin et d’autres crypto-monnaies se fait à l’aide d’ordinateurs sophistiqués pour résoudre des problèmes mathématiques complexes. Il est coûteux, difficile et consomme de grandes quantités d’énergie.
Bukele n’a, bien évidemment, pas fourni de dates pour la construction ou l’achèvement de la ville, mais a déclaré qu’il estimait qu’une grande partie de l’infrastructure publique coûterait environ 300 000 Bitcoins.
Un Bitcoin se négocie actuellement à un peu moins de 60 mille dollars ― ou 164 mille dinars.
En septembre, le Salvador a introduit la monnaie virtuelle comme monnaie légale, aux côtés du dollar américain. À l’époque, le gouvernement a publié une nouvelle application de portefeuille numérique, offrant 30 dollars (86 dinars) en Bitcoin à chaque citoyen.
Plus de 200 nouveaux distributeurs automatiques de billets ont également été installés à travers le pays.
Il a présenté la mesure comme un moyen de stimuler le développement économique et l’emploi, mais le Salvador a été divisé par cette décision. Cela signifie que les entreprises, dans la mesure du possible, sont désormais obligées d’accepter les pièces numériques comme moyen de paiement.