L’Etat a un portefeuille considérable de participations publiques, qui représente en même temps l’un de ses problèmes fondamentaux. Ces entreprises affichent des pertes cumulées et des insuffisances de fonds propres qui se chiffrent en milliards de dinars. Si elles continuent à fonctionner, c’est grâce à un endettement colossal garanti par leur actionnaire de référence, l’Etat, et derrière le contribuable.
En dépit de ce tableau noir, certaines de ces participations rapportent un dividende à l’Etat et en 2021, le montant de ces bénéfices encaissés a atteint 865 MTND.
Le premier contributeur à ce flux est, sans doute, la Banque centrale de Tunisie qui a transféré 568 MTND au compte courant de l’Etat au titre des bénéfices réalisés en 2020. C’est l’autre facette de la hausse des taux et de l’augmentation des besoins de liquidité des banques qui permet au régulateur d’engranger des gains importants.
Le second payeur est la Caisse des dépôts et consignations qui a distribué 80 MTND. La CDC a réalisé un résultat net de 80,7 MTND en 2020 grâce à un actif de 8 996 MTND. C’est l’un des établissements financiers les plus performants en Tunisie, bien qu’il soit encore en phase d’investissement.
L’Office de la marine marchande et des ports a payé un dividende à l’Etat de 75 MTND et figure parmi les entreprises publiques les plus discrètes et bénéficiaires.
Vient ensuite Al Buhaira Invest (ex-SPLT) qui détient les meilleurs terrains nus au cœur de Tunis. Elle a pu rapporter à l’Etat un dividende de 45 MTND en 2021.
Dans la liste, nous trouvons également l’Office de l’aviation civile & des aéroports (25 MTND), la Caisse des prêts et de soutien des collectivités locales (20 MTND) et la BNA (11 MTND). Les autres sociétés ont distribué 41 MTND.
Ces sociétés qui marchent prouvent qu’appartenir à l’Etat ne signifie pas nécessairement être perdant. Il faut juste mettre en place une stratégie claire et l’exécuter avec les moyens humains nécessaires. La majorité des entreprises en faillite souffrent d’un sureffectif qui absorbe tous les revenus générés par l’exploitation. Nous revenons donc à la case départ, à savoir cette masse de fonctionnaires et d’employés qui n’a pas de place du point de vue économique et technologique. Et puisque l’Etat est incapable de traiter ce problème, ces entreprises vont encore sombrer et coûter énormément cher au contribuable.