Le thème de cette cinquième édition de MEDRH est le coping capacity. Autrement dit, la faculté d’adaptation à un marché du travail en constante évolution. En effet, la formation universitaire des employés et le marché du travail connaissent une certaine distance. Alors que des écoles françaises comme HEC Paris font un master sur le management de l’innovation, les universités tunisiennes enseignent encore des méthodes dépassées depuis 10 ou même 20 ans.
Lorsque l’on demande à Maha Chehata, présidente du comité de pilotage de MEDRH, son avis sur la formation universitaire et son adéquation avec les besoins du marché du travail, elle répond que la formation académique peut ne pas être adaptée. Mais avec toutes les ressources disponibles en ligne, chacun est responsable de sa propre autoformation : “La formation est la responsabilité de l’apprenant. Aujourd’hui, il y a toutes les informations partout et facilement accessibles. Il n’a pas à se limiter à ce qu’il trouve à l’université et doit se mettre à jour par ses propres moyens. Cela s’effectue par la participation à des conférences, séminaires, formations, en côtoyant les praticiens”.
Il y a effectivement un décalage entre la pratique et l’enseignement dans certaines universités. “Pour avancer, il va falloir mettre à jour les enseignants, les programmes et les adapter aux attentes du marché. Si quelqu’un veut trouver sa place sur le marché de l’emploi et préserver son employabilité, il n’a qu’à prendre en main sa formation”.
Pour y parvenir, en plus des MOOC et plateformes de e-learning, il y a les réseaux de professionnels et l’actualité qui doit être suivie jour après jour pour se tenir informé des tendances. “Linkedin, les associations RH, les articles sont très riches et permettent d’apprendre. Il faut faire évoluer la formation de l’académique classique à la prise en charge en toute autonomie. J’espère que les enseignants feront eux aussi un pas en avant en invitant les praticiens à intervenir dans leurs cours et à faire travailler leurs étudiants sur des cas pratiques. Les notions théoriques sans pratique sont limitées”.
Elle a ajouté : “C’est en faisant, en se trompant, en cherchant qu’on apprend. La notion de formation évolue grâce au digital. Le programme très diversifié de MEDRH entre conférences, workshops et interviews est varié et convient au plus grand nombre”.