Tout au long de leur vie, la plupart des startups font appel aux investisseurs pour financer leur croissance. Ceci se présente généralement sous forme de “tours de table” dont la valeur varie selon les besoins de la startup en financement et son niveau de maturité.
Parmi les étapes les plus importantes pour une startup est ladite série A. Une fois qu’une entreprise a développé un track record respectable (une base d’utilisateurs établie, des revenus en croissance stable, etc.), elle peut opter pour un financement de série A afin d’optimiser davantage ses performances.
La valeur de cette levée de fonds varie d’une entreprise à une autre… et d’un écosystème à un autre. En Tunisie, elle se situe aux alentours de 1 million de dinars. Avec ces fonds, la startup doit être en mesure de renforcer sa position en tant qu’entreprise pérenne avec un modèle commercial qui générera des bénéfices à long terme.
Mais il n’est toujours pas facile d’atteindre cette étape. C’est pour cela que Smart Capital, dans le cadre de son programme Flywheel, a mis en place le mécanisme Air² qui vise à soutenir les startups qui ont déjà obtenu un premier financement pour atteindre le stade de la série A. “C’est du investment-readiness support”, nous informe Salma Baghdadi, Startup ecosystem director à Smart Capital. “Il s’agit d’une subvention dont la valeur peut aller de 150 à 200 mille dinars”, a-t-elle ajouté.
Flywheel est un programme d’appui aux startups dont le but est “to fuel the ecosystem growth“. Il est porté par Smart Capital, la CDC, la Banque Mondiale et la GIZ.
Il appuie financièrement les Startups à travers deux instruments spécifiques Air et Air². Ce programme s’inscrit dans l’initiative nationale Startup Tunisia.
La subvention est “sans frais, sans intérêts et equity-free”, comme tient à le noter Baghdadi, tout en sachant que 40% de la subvention est remboursable. Mais le remboursement n’est exigible que pour les startups qui réalisent une levée de fonds en série d’une valeur supérieure à 5 fois le montant de la subvention ou qui ont atteint un état de trésorerie favorable au remboursement. D’après Baghdadi, cela signifie un EBITDA de plus de 5 fois la valeur de la subvention.
Pour qu’une startup soit bénéficiaire de ce mécanisme, précise notre invitée, elle doit se distinguer par son track record et faire preuve d’un avancement rapide sur son plan de développement et d’accès aux marchés. Et surtout : “La startup doit prouver qu’elle a entamé une démarche sérieuse pour la finalisation d’une levée de fonds en série A, et ce, par exemple, à travers une lettre d’intention”, a-t-elle ajouté.
Comment faire pour bénéficier de cette subvention ? Le processus est rythmé par un appel à candidatures trimestriel et la prochaine édition est planifiée en janvier prochain. Les candidatures sont ensuite évaluées par un Comité de Sélection. “C’est un processus très sélectif”, a noté notre interlocutrice. En effet, le nombre de startups qui vont se voir attribuer cette subvention est limité.
La sélection se fait sur la base d’un tableau scoring qui prend en considération plusieurs éléments, notamment l’innovation et la scalabilité du projet, les précédentes réalisations de la startup et la capacité de l’équipe à délivrer. “Une bonification sera attribuée aux projets cofondés par des femmes et pour les startups implantées dans les régions intérieures du pays”, a noté Baghdadi. Tout comme pour la labellisation, certaines startups seront invitées pour pitcher leur projet devant les membres du comité.
Pour améliorer leurs chances de sélection, Salma Baghdadi recommande aux startups de “prendre au sérieux” le processus de sélection. “Il est important de bien noter dans leurs dossiers toutes les réalisations et tous les milestones qui ont été atteints par l’entreprise”, a-t-elle indiqué. Selon elle, il faut éviter d’opérer avec l’hypothèse que certains éléments de leurs dossiers sont “évidents”.