La Tunisie est classée 14e dans la liste des pays au ratio dette/RNB le plus élevé, avec un ratio de plus de 100%. C’est ce que démontrent les Statistiques de dettes internationales de la Banque mondiale, parues en octobre.
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les entrées d’IDE ont diminué de 16 % en 2020, passant de 16,9 milliards en 2019 à 14,3 milliards de dollars en 2020, reflétant un ralentissement général des investissements dans toute la région.
Les flux entrants vers l’Égypte, le plus grand bénéficiaire de la région, ont chuté de 35% pour atteindre 5,9 milliards de dollars en 2020, malgré les efforts concertés pour promouvoir la diversification des IDE, notamment l’accord pour activer un fonds d’investissement saoudo-égyptien de 16 milliards de dollars dans de multiples secteurs. La plupart des entrées d’IDE en Égypte se font actuellement dans le secteur du pétrole et du gaz. Les entrées d’IDE en Tunisie ont baissé de 26 % par rapport au niveau de 2019, à 600 millions de dollars, en raison d’une chute brutale des investissements dans les secteurs des services, le tourisme étant particulièrement touché.
La situation était similaire en Jordanie, où les IDE sont concentrés dans le secteur du tourisme et les flux entrants ont chuté de 13 % en 2020 pour atteindre 718 millions de dollars. Les flux entrants vers Algérie ont diminué de 21 %, pour atteindre 1,1 milliard de dollars, malgré les efforts des autorités pour diversifier les IDE en levant les restrictions et le plafond de 49% de la propriété étrangère. Toutefois, ces mesures devraient avoir un impact positif lorsque les IDE post-Covid-19 reprendront plus largement. Le Maroc a été un point lumineux, avec des entrées d’IDE en hausse de 9% en 2020 pour atteindre 1,5 milliard de dollars. Le pays a bénéficié de la présence bien établie de multinationales dans les secteurs de l’automobile, de l’aérospatiale et du textile, ainsi que des investissements dans les phosphates, dont il détient les plus grandes réserves connues au monde. Ces facteurs ont atténué l’impact de la pandémie.
L’encours total de la dette extérieure est passé de 22,6 millions de dollars en 2010 à 41 millions de dollars en 2020. Le chiffre a pratiquement doublé. L’encours de la dette extérieure à long terme est passé de 17,3 millions de dollars en 2010 à 27,6 millions de dollars en 2020, ce qui dénote une augmentation de 10 millions de dollars. Les entrées nettes de dettes, elles, sont très basses, atteignant même le négatif à plusieurs reprises.
Les chiffres les plus alarmants sont les ratios dette/export et dette/RNB. Le ratio dette/export est passé de 100% en 2010 à 247% en 2020, ayant été multiplié par 2,5. Le ratio dette/RNB est passé de 54% en 2010 à 107% en 2020.
La dette augmente d’année en année, les entrées d’argent via des crédits diminuent et le RNB n’augmente pas assez vite pour couvrir la dette. Cela met la Tunisie dans une position très délicate pour l’avenir économique.