La Tunisie a repris les pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un plan de sauvetage, a déclaré samedi la Banque centrale, après que la prise de pouvoir quasi totale du président Kaïs Saïed en juillet a mis les négociations en suspens.
La banque a déclaré que les discussions faisaient suite à une demande officielle du Premier ministre Najla Bouden et à une réunion cette semaine entre une délégation du FMI et le gouverneur de la Banque centrale Marouane Abassi au sujet des réformes économiques et de l’aide internationale.
L’impact de la pandémie a accentué la pression sur les efforts de la Tunisie pour financer ses dépenses budgétaires et le remboursement de sa dette, laissant entrevoir la perspective d’une crise imminente de ses finances publiques.
Les pourparlers avec le FMI en vue d’un ensemble de mesures, qui reposent sur des réformes économiques douloureuses et impopulaires, ont été interrompus le 25 juillet lorsque M. Saïed a démis le gouvernement, suspendu le Parlement et assumé le pouvoir exécutif.
Les détracteurs du président ont qualifié sa démarche de coup d’État, tandis que les principaux donateurs étrangers, dont l’aide financière pourrait débloquer un accord avec le FMI, l’ont exhorté à revenir à un ordre constitutionnel normal.
Saïed, qui a mis de côté une grande partie de la Constitution pour pouvoir gouverner par décret, a nommé Bouden comme Premier ministre le mois dernier et a promis d’entamer un dialogue sur les réformes du système politique.
Les donateurs étrangers et le FMI ont déjà souligné la nécessité d’un large soutien aux réformes économiques, ce qui signifie que Saïed aurait probablement besoin du soutien du puissant syndicat et des principaux acteurs politiques pour obtenir un accord.
Le FMI a également exhorté la Tunisie à réformer ses subventions, la masse salariale de son secteur public et ses entreprises publiques déficitaires.
Saïed n’a pas défini de politique économique majeure mais s’est concentré, dans ses commentaires publics, sur la nécessité de mettre fin à la corruption et sur les efforts visant à freiner la spéculation des prix par les commerçants.
Source : Reuters