Hamdi Hached, activiste écologique, travaille sur plusieurs fronts pour améliorer la situation de l’écologie en Tunisie. Ingénieur en génie halieutique et environnement, spécialisé en climat, il travaille actuellement avec beaucoup d’organisations internationales dans l’écodéveloppement local, les technologies de l’environnement et les problématiques liées au changement climatique.
“La Tunisie a beaucoup de problèmes environnementaux, le problème majeur est l’application des règles et des lois qui s’appliquent à l’environnement”, a déclaré Hached. Le manque d’application des règles aggrave les problèmes écologiques et environnementaux, creusant le fossé du dérèglement climatique, de la pollution et de la mauvaise gestion des déchets.
Pour Hached, il y a plusieurs solutions à appliquer rapidement pour commencer à sortir de la crise écologique :“La solution serait d’élaborer une base légale, sur laquelle nous travaillons actuellement. Egalement, la recherche scientifique doit sortir du cadre des bureaux et passer à l’application pratique sur le terrain. Enfin, nous devons ouvrir la porte aux investisseurs locaux et étrangers dans le domaine de l’environnement”.
Une initiative a été lancée par l’Arabie saoudite, appelée le Middle East Green Initiative Summit. Cet événement s’est déroulé le 25 octobre, et Najla Bouden, la cheffe du gouvernement, y a assisté. Il serait possible d’y voir un signe d’éveil à la conscience écologique, mais pour Hached, il s’agit simplement de greenwashing. Sur Wikipédia, ce terme est défini comme étant “un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation pour se donner une image trompeuse de responsabilité écologique.” Lors de l’interview, et lors de son édito dans l’émission L’écolo sur Express FM, Hached exprime les mêmes arguments : “L’Arabie saoudite utilise les politiques environnementales pour cacher son image négative de pays producteur de pétrole et à l’industrie polluante”.
Avec la COP26 qui a démarré dimanche, l’enjeu climatique est au centre des débats. Quatre points seront discutés lors de la COP26 au niveau mondial : “Le réchauffement climatique, l’énergie, le transport avec les voitures électriques et les industries chimiques seront débattus. Pour la Tunisie, il faut que l’économie devienne amie de l’environnement”. En cela, Hamdi Hached répond en écho à la conférence de la Banque mondiale sur l’Afrique subsaharienne qui s’est déroulée le 21 octobre. “La Tunisie doit également se tenir au courant des dernières technologies et les appliquer au fur et à mesure des évolutions.”
Il s’est fait connaître en 2017 pour avoir fait des recherches sur un biocarburant à base d’algues marines qui l’a fait travailler avec Airbus. Il a fait des recherches à travers un programme d’invention qui a démarré en 2009, pour extraire le biocarburant des algues marines. En 2010, il a obtenu le brevet. Puis il a participé au programme Stars of Science à Qatar. Grâce à cette émission, cela lui a ouvert les portes d’un travail en coopération avec Airbus.
Il a mené plusieurs campagnes : interdiction des sacs en plastique pour le ciment, les déchets… Il a également créé une application avec son ami Houssem Hamdi, appelée Carbon Converter, pour calculer ses émissions de CO2. Il est fondateur de Soli&Green, tout en étant président des associations environnementales Tunisie Recyclage et Tounes Clean-Up.