Qui est en train d’animer les souscriptions aux emprunts obligataires émis par les sociétés ? La réponse à cette question est donnée par les statistiques fournies par le Conseil du marché financier.
Durant l’exercice écoulé, la levée de fonds totale sur le compartiment des emprunts obligataires s’est élevée à 988,509 MTND, un montant important confirmant la capacité du marché financier tunisien à mobiliser les fonds lorsque les bonnes opportunités se présentent.
La part du lion dans les souscriptions revient aux compagnies d’assurances qui se sont offert 371,792 MTND, soit 37,6% des montants collectés. Les assureurs, qui sont obligés par le catalogue de placement de réserver l’essentiel de leurs placements en des titres à revenus fixes, en ont profité pour investir.
Les OPVCM sont le deuxième contributeur à ces souscriptions, avec 230,868 MTND, soit 23,4% des sommes effectivement levées. La bonne année, en termes de collecte nette, leur a permis d’être actifs sur le front de la dette corporate.
Les autres personnes morales viennent en troisième position avec 145 MTND, l’équivalent de 14,7%. Cette catégorie d’investisseurs est particulièrement démarchée par les banques, ce qui montre qu’il y a un effort fourni par ces émetteurs pour convaincre leurs clients à souscrire aux emprunts. Aujourd’hui, le rôle du réseau bancaire ne se résume pas à la collecte des dépôts, mais également à la transformation des dépôts en des investissements en papiers émis par l’entité mère.
Les personnes physiques occupent la quatrième place avec 84,084 MTND, soit 8,5% des souscriptions. Ce sont des investisseurs qui sont mobilisés soit par les intermédiaires en Bourse, soit par les banques parmi les épargnants longs.
Vient ensuite la Caisse des dépôts et consignations qui a investi 79,400 MTND dans des emprunts obligataires, soit 8% du montant global. Rares sont les emprunts dans lesquels la Caisse n’a pas mis de l’argent, contribuant ainsi au succès des émissions et au financement de l’activité économique.
Enfin, il y a les banques qui viennent avec 4,1% et les sociétés d’investissement avec 3,7% des souscriptions.
La possibilité de lever de la dette est possible et les entreprises ne doivent pas avoir peur de s’orienter vers le marché pour diversifier leurs sources de financement. C’est une question de volonté.