Anis El Fahem, directeur du programme “Appui aux PME” de la BERD, dans le cadre du programme Insadder, annonce l’ouverture du deuxième appel à candidatures du programme de soutien à l’export. Les candidatures peuvent être déposées jusqu’au 30 novembre. Les PME souhaitant postuler peuvent se rendre sur le site d’Insadder. Elles pourront ainsi présenter leur entreprise et parler de leur motivation en envoyant un mail. Ensuite, elles seront recontactées par la BERD pour constituer leur dossier. Au total, le programme Insadder comprend 4 cohortes de 25 entreprises chacune.
Qu’est-ce que Insadder ? Que comprend le programme ?
Insadder est un programme financé par l’UE d’un budget de 23 MDT pour encourager les entrepreneurs tunisiens à l’export. Il a commencé en juin 2021 avec le premier appel à candidatures. Anis El Fahem a été surpris par le nombre de candidats : “500 entreprises ont souhaité participer, puis il y a eu 200 participations complètes, 100 entreprises éligibles, pour finir avec le choix de 25 entreprises pour la première cohorte.”
Le petit nombre de candidats par cohorte est justifié par la volonté de suivi des candidats à moyen et à long terme. Insadder souhaite effectuer un travail sur deux à trois ans. Ce travail comprend notamment l’amélioration de la finance, de l’administration et de toute l’entreprise pour la rendre apte à l’export. Cela peut même aller jusqu’au rebranding si nécessaire. Anis El Fahem classe les PME en deux catégories : “Il y a deux types d’entreprises : celles qui n’ont jamais exporté et celles dont l’exportation est de moins de 30% de leur chiffre d’affaires. Les experts étrangers du programme Insadder vont leur faire connaître les marchés d’Afrique subsaharienne et d’Europe.”
Anis El Fahem estime le soutien technique du programme pouvant aller jusqu’à une valeur de 150 000 TND. Il s’agit d’un soutien technique et non financier.
La première cohorte et ses premiers résultats
L’éligibilité au soutien technique comporte plusieurs paramètres. Les PME peuvent venir de tous les secteurs (tourisme, artisanat, digital, industrie…). La PME doit correspondre à la définition de la PME selon l’Union européenne. L’entreprise doit également avoir les moyens nécessaires à l’export : marchandise disponible, situation financière stable…
Anis El Fahem a ajouté : “Elle doit avoir atteint la maturité digitale au niveau interne et externe. Cela comprend la digitalisation de l’administration, des finances, de la gestion de l’entreprise notamment”.
Dans les 25 entreprises, sélectionnées, il y avait tous les secteurs (santé, plastique, textile…) et toutes les tailles (allant de la startup de 4 employés à la grande entreprise de 250 employés).
Anis El Fahem résume le programme ainsi : “Le but est d’arriver à la fin du projet à un impact de l’intervention sur l’activité exportatrice des entreprises.”
Pour la première cohorte, Anis El Fahem explique que les entreprises sont passées par une évaluation en profondeur effectuée par des experts étrangers, une évaluation de leur maturité technologique et une évaluation de leur branding. Puis un programme de travail est établi sur 3 ans. Les employés suivent également une formation. De plus, le programme offre même la possibilité de voyager dans les pays cibles pour mieux connaître leur marché.
Les startups qui ont été sélectionnées ont plus de deux ans et ont un potentiel de croissance. Le marché tunisien étant petit, les startups doivent s’ouvrir à l’international pour développer leur activité.
Anis El Fahem précise : “Nous ne parlons pas d’internationalisation, mais d’export. La sélection est compétitive, il est possible de participer plusieurs fois.”
Les autres programmes de la BERD comprennent le soutien financier aux PME, le service d’experts en soutien technique, la certification ISO.
Anis El Fahem conseille sur les entreprises ayant le plus de chances d’être sélectionnées et le plus de potentiel de croissance : “Nous choisissons celles qui ont le plus de potentiel à l’export, qui est composé de la compétitivité du produit en fonction des besoins du marché. Nous nous orientons vers l’économie verte, la digitalisation/transformation digitale de l’entreprise et l’inclusion (de la femme, des jeunes et le développement régional).”
Source : Express FM