Un consortium d’investissement mené par le fonds souverain saoudien contrôlé par le prince héritier Mohamed Bin Salman a conclu l’acquisition du club de football anglais Newcastle United pour un montant de 305 millions de livres sterling. Les problèmes de droits de l’homme et de piratage ont été ainsi surmontés. Le nouveau groupe de propriétaires comprend également la financière britannique Amanda Staveley et les frères Reuben, les milliardaires de l’aluminium.
La Premier League a déclaré avoir mis fin à un différend sur le processus de rachat avec le propriétaire précédent, le grand distributeur britannique Mike Ashley, et que le club a été vendu avec effet immédiat.
L’accord fait entrer l’Arabie Saoudite dans le cercle des propriétaires de grands clubs de football européens, aux côtés de Manchester City, qui appartient au Cheikh Mansour Bin Zayed Al-Nahyan, membre milliardaire de la famille régnante d’Abu Dhabi, et du Paris Saint-Germain, contrôlé par Qatar Sports Investment. Ce rachat met fin à 14 ans de propriété de Newcastle United par Ashley, qui entretenait des relations houleuses avec les supporters du club, et propulse Newcastle au rang des clubs les plus riches du monde, avec le pouvoir d’achat nécessaire pour affronter l’élite anglaise et européenne. Newcastle n’a pas remporté de trophée national majeur depuis 1955.
Les États du Golfe sont accusés d’utiliser les investissements sportifs pour étendre les rivalités régionales et projeter leur puissance douce dans le monde entier. L’Arabie saoudite est restée à la traîne par rapport à ses voisins, mais elle dépense aujourd’hui des dizaines de milliards de dollars pour développer les infrastructures de divertissement et de sport dans le Royaume et attirer des événements de premier plan, notamment la Formule 1, les championnats mondiaux de boxe, le golf et le tennis, dans le cadre des plans du Prince héritier visant à projeter une nouvelle image du pays.
Il faut donc s’attendre à ce que le club puisse convertir la superpuissance financière en des performances sportives au bout de quelques années. Les supporters sont déjà euphoriques. On parle de 200 millions de livres sterling comme budget de recrutement pour l’année prochaine. Le grand gagnant reste la Premier League qui pourrait encore vendre plus cher les droits TV qui rapportent 4,4 milliards d’euros jusqu’en 2025.