La version d’Instagram pour les moins de 13 ans ne verra pas le jour ou du moins pas tout de suite. En fait, Facebook suspend le développement d’une version pour enfants d’Instagram, destinée aux enfants de moins de 13 ans, afin de répondre aux préoccupations soulevées concernant la vulnérabilité des utilisateurs plus jeunes.
En effet, Facebook a annoncé le développement d’une application Instagram Kids en mars, déclarant à l’époque qu’il “explorait une expérience contrôlée par les parents”.
Cette application est destinée aux enfants âgés de 10 à 12 ans, pas aux plus jeunes. Elle nécessitera une autorisation parentale pour s’inscrire, sera sans publicité et inclura un contenu et des fonctionnalités adaptés à l’âge. Les parents pourront superviser le temps que leurs enfants passent sur l’application, voir qui peut leur envoyer des messages, qui peut les suivre et qui ils peuvent suivre.
Dans une interview lundi à l’émission Today de NBC, Adam Mosseri, le responsable d’Instagram, a déclaré que c’est une bonne chose de créer une version d’Instagram conçue pour être sûre pour les préadolescents, mais les concepteurs veulent prendre le temps de parler aux parents, aux chercheurs et aux experts en sécurité et parvenir à un plus grand consensus sur la façon d’aller de l’avant.
Cette annonce fait suite à une série d’enquêtes du Wall Street Journal qui rapportait que Facebook savait que l’utilisation d’Instagram par certaines adolescentes entraînait des problèmes de santé mentale et de l’anxiété. En effet, le quotidien national américain avait eu accès à plusieurs présentations internes diffusées aux employés de Facebook démontrant que l’entreprise était consciente des problèmes de santé mentale et d’anxiété qu’entraîne l’usage d’Instagram pour les adolescents. « Un adolescent sur cinq dit qu’Instagram nuit à son estime de soi », détaille ainsi une page d’une présentation diffusée au sein de l’entreprise.
En outre, le développement d’Instagram pour un public plus jeune a rencontré une opposition plus large presque immédiatement.
Deux mois plus tard, après l’annonce de la nouvelle application, les procureurs généraux de 44 Etats avaient notamment adressé une lettre au fondateur du groupe californien évoquant les recherches montrant une corrélation entre l’utilisation des réseaux sociaux et la « hausse de la détresse psychologique et des comportements suicidaires au sein de la jeunesse ».
Ils y mentionnent entre autres les torts causés par la comparaison permanente avec d’autres personnes, comme les troubles de l’alimentation (anorexie, boulimie), ainsi que les dangers du harcèlement en ligne par d’autres adolescents ou par des adultes criminels.
D’ailleurs, Facebook a fait face à des critiques similaires en 2017 lorsqu’il a lancé l’application Messenger Kids, présentée comme un moyen pour les enfants de discuter avec des membres de la famille et des amis approuvés par les parents.
Finalement, pendant que le travail est suspendu sur Instagram Kids, la société étend les outils de supervision parentale opt-in aux adolescents de 13 ans et plus. Selon Instagram plus de détails sur ces outils seront divulgués dans les prochains mois.